Un triptyque pour duo d’acteurs. Et pas n’importe lequel. Sophia Loren et le plus talentueux des cabotins en Marcello Mastroianni. Ce dernier nous offre ici un trio de looser aux personnalités et énergies totalement différentes : Un chômeur chronique qui engrosse sa femme afin qu’elle puisse se servir de sa maternité pour éviter la prison, un amant sans envergure qui sert de vibrateur à une bourgeoise finie, un client obnubilé par sa prostituée. Pour sa part, Sophia Loren s’amuse d’une femme forte à l’autre : En mère prolifique qui fait vivre la famille, en épouse profiteuse d’un richissime entrepreneur, en pute de luxe qui prend plaisir à faire saliver les messieurs. Une leçon de jeu dirigée par un réalisateur lui-même habitué de se retrouver devant la caméra. Pour se transformer d’un sketch à l’autre, le comédien doit faire preuve d’audace et malgré le talent des deux comédiens en présence, on sent la touche amusée de Vittorio de Sica dans leurs prestations. Pour ce qui est du film en soi, nous sommes dans le ton du sarcasme. La bureaucratie, la bourgeoisie et le clergé en sont les victimes. La police d’État tente en vain et à répétition d’arrêter une femme pour contrebande de cigarette puisqu’elle enchaîne les accouchements, une bourgeoise lasse de sa vie mondaine se paye un amant de classe inférieure qu’elle flushe à la moindre occasion, on force un jeune séminariste à réenfiler la soutane après avoir défroqué pour les charmes de la voisine prostituée. Du pur plaisir autant pour les artisans que pour les spectateurs.