Ron n'est pas l'homme le plus heureux. Il dirige une boutique de musique qui peine à survivre. Il n'a pas vraiment d'amis, à part peut-être ses deux collègues avec qui il va boire des verres. Quand le film débute, Laura, sa petite amie, est en train de le quitter. Rob, c'est un peu l'archétype du mec qui à l'approche de ses 30 ans, se rend compte qu'il n'a pas vraiment avancé, qu'il vivote. Entre douloureuse résignation et nécessaire acceptation, il va devoir comprendre ce qui ne cloche pas chez lui.


Les lecteurs du roman de Nick Hornby ne seront guère surpris : l'adaptation est fidèle. Le roman est mis en images avec une grande fidélité, et les quelques passages manquants risquent de se retrouver dans les scènes coupées. L'action quitte Londres pour Chicago, mais cela ne jure en rien, et puisqu'il s'agit avant tout de parler d'amour, de vie et de musique, Windy City est même un bon cadre.


Le film conserve ses personnages hauts en couleurs, avec leur petite touche personnelle, les petites blessures de tous, quand elles ne sont pas à vifs comme pour Rob et Laura. Des personnages qui ne sont pas des héros, qui ont leurs faiblesses, des êtres humains avec leurs problèmes. Pour ne pas perdre toute la psychologie du personnage principal, de ses états d'âmes, il a été décidé de le faire parler face caméra. Une décision étrange, qui cherche à mettre le spectateur dans la confidence, dans l'intimité. Une proximité qui dérange lors de ses premières utilisations avant de s'y habituer.


Cependant l'adaptation reste réussie, car elle écourte le moment creux du roman, quand Rob touche le fonds et continue à s'apitoyer. Une bonne dose de larmos pour laquelle Nick Hornby avait eu la main lourde. Le rythme du film est donc bien plus pêchu, il ne s'attarde jamais, et c'est un peu ce qu'on pourrait attendre d'une telle production où la musique a une telle importance. La bande son est omniprésente, avec un bon choix de titres.


Sa réussite, le doit aussi à sa distribution. John Cusack est Rob, le petit malheureux. Jack Black est Barry, le vendeur un peu trop sûr de ses goûts, une petite pile agitée. Iben Hjele est Laura, et on y trouve aussi bien Catherine Zeta-Jones que Tim Robbins. Si John et Jack ont un peu lassés le public à force de n'accepter que les mêmes roles, c'est aussi à cause de ce film, qui les a concrétisés dans leurs rôles de dépressifs ou d'agités du bocal. Il faut donc remettre les choses dans leur contexte, mais heureusement leurs prestations sont soignées et convaincantes.


L'amour, la vie, la musique, tout ça. High fidelity ne parle rien moins que des membres d'une génération un peu perdue, qui a laissé le train partir sans eux. Un thème très fréquent, mais qui s'exprime à merveille dans ce film soigneusement adapté et réalisé, dans un cadre très réussi, où la musique fait des merveilles.

SimplySmackkk
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le 8 sept. 2019

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