--- Bonsoir, voyageur égaré. Te voila arrivé sur une critique un peu particulière: celle-ci s'inscrit dans une étrange série mi-critique, mi-narrative, mi-expérience. Plus précisément, tu es là au dixième épisode de la huitième saison. Si tu veux reprendre la série à sa saison 1, le sommaire est ici :
https://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Et si tu préfères juste le sommaire de la saison en cour, il est là :
https://www.senscritique.com/liste/soul_s/3323463
Et si tu ne veux rien de tout ça, je m'excuse pour les parties narratives de cette critique qui te sembleront bien inutiles...---
J'étais impatiente de ces fantômes chinois. Tous les ans et malheureusement comme encore aujourd'hui dans les salles de cinéma françaises, 90% des films sont de provenance française ou américaine. J'étais heureuse en ce début de mois d'avoir malgré tout plus de films français qu'américains, ainsi que d'avoir eu l'occasion de faire un petit séjour en Suède pour les trois (longues) heures de Fanny et Alexandre, mais désormais j'avais envie d'Asie. D'autant que je n'oubliais pas la promesse que je m'étais faite d'utiliser la spiritualité de mes amis les fantômes pour renouer avec mes souvenirs de l'an passé et que pour l'instant, malgré des films d'excellente qualité, j'avais fait chou blanc de ce côté là. Et donc je suis : déçue. Déçue mais surtout extrêmement désorientée. C'est quoi cette note moyenne ridiculement haute ? J'ai loupé un truc ? Parce que pour moi ce film c'est intrinsèquement un simili-film de samouraï à moitié nanardesque. Il y a du sang, du cul, des jolis combat de sabre, des effets un peu pourraves en stop-motion (je rappelle qu'on est en 1987, et les VFX et la stop-motion ont déjà fait beaucoup mieux), des fausses barbes, des gens qui crient, des gens qui meurent, et des spectateurs qui font "meh". Pourquoi 7.5 SensCritique ? Vraiment je ne comprends pas.
Bon, je vais donc plutôt parler du fantôme, après tout c'est pour ça qu'on est là. Ce qui me frappe dans ce fantôme c'est son lien direct avec la religion. Là où les américains et les français jouaient le flou artistique, les chinois eux, vont en plein dedans. Evidemment. Ce qui me frappe aussi, c'est de prendre conscience à quel point le Bouddhisme est une religion taillée sur-mesure pour les fantômes. Pas étonnant que j'ai eu l'impression d'en être entourée au Japon. Un simple plan sur les lions qui ornent l'entrée du temple et on y est, le film fantastique est tout autant un film de mysticisme, tant les morts, les dieux et les éléments ne sont presque qu'un seul et même mot pour le Bouddhisme. Je repense aux momies vivantes du Mont Haguro, et je me dis qu'elles sont la définition même du fantôme, coincée quelque part entre la vie et la mort, incapable d'accepter de mourir tout à fait, et sanctifiées pour ça. Haguro. Le début de mon voyage spirituel. cette momie qui est un dieu, ce dieu qui est une montagne, et moi qui la gravit. Evidemment mon parcours vers l'absolu aura été plus long et plus incomplet que celui du personnage du film de ce soir, car au sommet ce n'est pas le fantôme d'une belle jeune femme que l'on trouve, mais une boutique souvenir. Tout de même, cette sensation de n'être absolument pas à ma place, et pourtant d'y être accueilli avec chaleur et bienveillance pour le temps que j'y serai, je l'ai retrouvé dans l'accueil que fait le fantôme au personnage, et elle m'a apporté la douceur du souvenir diffus de cette chaleur.