Un téléfilm ou une page wikipédia.
En ayant l’idée d’un biopic sur l’immense icône du cinéma qu’est Alfred Hitchcock, c’était toute la profession qui lui rendait un sublime hommage. S’il aurait pu voir ce film trente-trois ans après sa mort, je ne sais pas ce qu’il en aurait pensé. (À vrai dire, je pense qu’il se serait suicidé).
Le film Hitchcock se révèle n’être qu’un biopic sans intérêt, aucune information croustillante pour les fans et pour les cinéphiles en tout genre. On se demande même si le scénariste – John J. McLaughlin – n’a pas consulté la page wikipédia du maître en écrivant son scénario. Pourtant le film commence assez bien, en révélant aux purs néophytes qui est Ed Gein et comment ce monstre à t-il bien pu inspirer tant d’œuvres, mais le métrage reste simpliste. Les images sont belles, tout en retenues, même la scène mythique de la salle de bains est vulgairement jetée sur la pellicule. Comment peut-on nous faire croire que cette fameuse scène a été bouclée en si peu de temps…
Du côté du casting, c’est le flop complet. Anthony Hopkins en Hitchcock n’est pas vraiment surprenant, mais côté transformation ce n’est vraiment pas parfait. Ce n’est pas en mettant un gros coussin et en faisant quelques mimiques qu’on réussira à nous faire croire qu’Hitchcock est ressuscité. C’est tout l’inverse. Il essaie tant bien que mal à nous envouter avec quelques bonnes répliques, mais tout retombe quelques secondes après. Biel et Johansson, les deux pin-up de ce film se retrouvent en arrière plan. On attendait beaucoup plus de scènes et de profondeur à leur personnage, comme si elles avaient été engagées que pour leur très légère ressemblance avec les actrices originelles. Concernant Bates, laissez tomber : bien que James d'Arcy lui ressemble comme deux gouttes d’eau, ses manières très forcées dévient son jeu dans un mauvais sketch dramatique. Côté casting, Helen Mirren se révèle être l’atout majeur de ce film. Elle incarne avec brio la femme en retrait qui se révèle être une des pièces maitresses de la carrière du grand homme.
En bref, Hitchcock se révèle être un agréable divertissement pour les néophytes et un rude moment pour les fans de genre. Les acteurs sont sous exploités et l’aventure Hitchcockienne n’est tout simplement que du déjà-vu. On s’attendait surement à beaucoup de révélations, mais le film n’est pas aussi distrayant qu’une biographie ou que la page wikipédia du maître incontesté et universel qu’est Alfred Hitchcock.