Holding Liat
Holding Liat

Documentaire de Brandon Kramer (2025)

Holding Liat, c'est avant tout un père, une mère, des enfants, qui ont tous perdu de vue leur fille/mère et son époux, retenus en otages dans le conflit Israélo-palestinien. Pas de nouvelles, une famille américano-israélienne rivée à son poste de télévision pour savoir si le nom de leurs proches fera irruption dans les listes d'otages relâchés, ou de ceux abattus... Évidemment, les négociations internationales entre les gouvernements américains et palestiniens/isaréliens pataugent, laissant ces famille dans une attente insoutenable. Holding Liat offre quelques scènes touchantes par moments, comme cet ambassadeur palestinien qui dit à mi-mots (les caméras l'embêtent) au père de famille qu'au-delà de ses convictions personnelles, il souhaite de tout cœur que sa fille s'en sorte, et que la guerre est insensée (une bien belle image de deux personnes intelligentes, ouvertes d'esprits malgré leurs oppositions religieuses, qui se soutiennent mutuellement), mais offre aussi quelques petites sorties de route de la frangine de Liat qui aurait mieux fait de ne pas être filmée. Elle représente tout ce que ce documentaire voudrait combattre : le désir de vengeance aveugle et idiot, voulant buter tout le monde en représailles, avec une magnifique pincée d'homophobie bien placée (elle aime bien insulter les homos, dans le docu... Ça ne nous a pas échappé). Les documentaires ont vocation à s'effacer devant la réalité, à laisser la vérité parler, mais on ne pense pas se mouiller trop en disant qu'on n'aurait pas perdu grand-chose à "oublier" de montrer cette personne... Heureusement, la fameuse scène finale "climax bouleversant" qui joue sur le sens du titre du docu, est assez touchante : contrairement à ce que laisse penser le titre, ce n'est pas

Liat qu'on retient, qu'on enlace, mais bien Liat qui serre de toutes ses forces son père ravagé par ses émotions, c'est plutôt "Liat Holding (his father)".

Et la scène nous va très bien comme ça, pour ce vieux monsieur qui en a déjà bien bavé, et qui mérite bien son gros câlin. A la production du docu, on retrouve Darren Aronofsky (ce qui explique un certain point de vue du côté des israéliens, mais plus léger qu'on ne l'imaginait), et dans l'ensemble on se dit que la durée idéale du docu aurait pu être aux alentours d'une heure (il y a bien trente minutes de redondances). Il n'en reste pas moins que voir un ambassadeur palestinien et un père de famille israélien se serrer la main sincèrement, aujourd'hui, c'est une image qui n'a pas de prix.

Aude_L
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le 21 sept. 2025

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