On assiste ici au Blitz vécu par les Londoniens à travers les yeux d’un enfant de sept ans . Son père s’engage pour défendre la patrie et il se retrouve avec sa mère, sa grande sœur amoureuse d’un soldat et sa jeune soeur avec laquelle il observe le monde des adultes. A travers ses yeux, John Boorman nous fait découvrir la beauté paradoxale d’un pays en guerre. Entièrement inspiré des souvenirs d’enfance de John Boorman, même au milieu d'une telle histoire, on comprend à quel point ce metteur en scène est hanté par le pouvoir des éléments naturels. Avec toujours la belle photographie de Philippe Rousselot, il illustre splendidement la vie du quartier, son microcosme,la rue mais aussi la nature. Dans la seconde partie, l'histoire nous emmène dans la banlieue plus éloignée du coeur de Londres avec ces maisons de campagne au bord d'une rivière où tout est vert. Dans ce beau film à la fois rieur et nostalgique, on croise également Jean-Marc Barr à ses débuts et Charley Boorman (le fils du réalisateur) en parachutiste allemand. A la fois émouvant et chaleureusement nostalgique ‚ le film nous conte le "quotidien" d'un petit garçon dans cette banlieue londonienne cernée par la guerre entre émerveillement et terreur. L'instinct de survie se décuple, provoquant de l'exaltation et une urgence de vivre pleinement aussi bien chez les enfants que chez les adultes. John Boorman entamait ici un virage plus classique et plus posé en filmant les évènements du point de vue de son jeune héros. Il apportait ainsi un regard neuf sur cette guerre un peu en même temps que Steven Spielberg avec L'empire du soleil. Cette scène avec l' avion allemand égaré lâchant sa bombe au hasard , permettant ainsi au jeune héros de récupérer des centaines de poissons morts dans l'explosion, est fabuleuse .On peut assister tout le long à une belle reconstitution d'époque dans un climat où tout pour ce jeune garçon est une fête. Dès l'introduction, on a le droit à une scène sublime avec cette caméra qui filme délicatement des figurines de chevaliers dans un jardin utilisées par notre jeune héros alors qu’une alerte est sur le point de résonner. Puis, on rit pas mal avec ce copain du père qui se coince le doigt dans la portière alors que la voiture avance ou avec ce grand-père bêtement autoritaire qui se débrouille comme il peut au milieu du progrès qui le dépasse.

pasteque68
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le 18 mars 2019

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