« J’en connais qui ont des plumes sur la tête »

Depuis quand les hamsters sont courageux ?

Créature hybride, à demi gallinacé et à demi léporidé, Hopper aspire à dénicher un artefact sacré afin d’intégrer la prestigieuse académie des aventuriers.


Un bestiaire mirifique au service d’une fable morale

Hopper et le Hamster des ténèbres se présente comme une odyssée animalière d’une bigarrure chatoyante, oscillant entre la parabole initiatique et la quête archétypale. Sous ses dehors de divertissement pour la jeunesse, le film déploie un foisonnement visuel d’une exubérance baroque : qu’on songe à ce lapin-poulet, chimère déconcertante à la démarche sautillante, à ces méchants cochons-guimauves cubiques ou encore à ces mini-hamsters maléfiques, phosphorescents et grotesquement mutins. Ce bestiaire, d’une fantaisie délirante, confère à l’univers une originalité picturale que l’on ne saurait trop louer.


L’éloge des vertus cardinales

Au cœur de cette fresque richement ornée, palpite un message profondément humaniste : l’amitié, le courage et les bons sentiments irriguent chaque scène avec une sincérité désarmante. L’initiation de Hopper, métis improbable en quête de reconnaissance, devient allégorie de la tolérance et de l’affirmation de soi. Le film, dans ses moments les plus inspirés, s’élève à la hauteur d’une fable morale où l’altérité est magnifiée et la bienveillance érigée en valeur cardinale. Cette ferveur vertueuse, quoique appuyée, donne au récit une dimension édifiante, sans jamais sombrer dans le sermon.


Les ombres de l’académisme

Hélas, sous ses atours flamboyants et ses réminiscences assumées du cinéma d’aventure à la Indiana Jones — temples poussiéreux, pièges retors, trésors à exhumer et péripéties rocambolesques — le film demeure prisonnier d’un académisme placide. L’intrigue, prévisible jusqu’à la délectation, avance avec la régularité d’un métronome, sans l’étincelle d’imprévisibilité qui eût galvanisé le spectateur. De surcroît, l’humour, parcimonieux au point d’en devenir diaphane, laisse le jeune public en quête d’un éclat de rire véritable.


Entre enchantement et fadeur

Bref, le métrage oscille, tel un funambule hésitant, entre enchantement visuel et fadeur narrative. Si son univers luxuriant et ses créatures drolatiques enchantent les rétines, la trame, trop sage, manque de cette audace qui eût transmué l’ouvrage en épopée inoubliable. Le résultat, à la fois attachant et tiède, demeure une œuvre plaisante, mais point éblouissante — un film que l’on quitte le cœur léger, mais l’esprit guère bouleversé, victime d’un excès de bienséance et d’un déficit de subversion.


Trilaw
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