Le film de Jean Dréville est dédié aux pilotes d'essais dont la témérité et le sacrifice, souvent, ont permis à l'aviation de grandir.
L'aérodrome de Guyancourt, au début des années 30, est le décor du film; c'est ici qu'on fait connaissance avec quelques courageux aviateurs et principalement avec Hélène Boucher (Gisèle Pascal et son si charmant sourire) qui, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, passe de la vente de chapeaux au pilotage d'avions. L'hommage à la jeune femme, dont on connait le destin tragique, est appuyé. L'esprit du film est à l'exaltation et à la fabrique de héros, d'une héroïne en l'occurrence.
Dréville met en scène un groupe d'aviateurs dont la bonne humeur, la fraternité et la solidarité forment un contraste avec le péril au quotidien de leur mission et avec la dramatisation facile produite par la mise en scène. Les dernières séquences du film n'évitent pas l'emphase et le pathos qu'introduisent les commentaires en voix off de Gérard Oury.
Sur l'aérodrome, ils sont tous gentils et dévoués, des mécanos aux pilotes, en passant par l'ingénieur en chef. Bon, celui- ci est sexiste mais ça lui passera avec les premiers records d'Hélène (cela dit, si le réalisateur filme souvent l'aviatrice la cigarette au bec, c'est sans doute pour nous dire qu'elle a quelque chose de viril). Leur adversaire à tous n'est pas la météo ou les difficultés techniques mais le financier, qui n'a aucun égard pour le talent et la prise de risque.
Edifiant, constamment dans l'éloge, le film est, pour cette raison, humainement insignifiant. Alors, si on n'a peu de goût pour les vues aériennes et les loopings, les records et les exploits, les considérations techniques, le film ne présente plus beaucoup d'intérêt.