Si vous ne connaissez pas le réalisateur, Scott Spiegel, c'est lui le papa du jouissif slasher Intruder, mais aussi le scénariste d'Evil Dead 2, et enfin un proche des frères Raimi (Sam et Ted). Pour le reste, notre personnage ne s'est guère illustré, se fourvoyant dans des productions bas de gamme, dont The Nutt House (co-écrit par Sam Raimi), mais surtout le très mauvais Une nuit en enfer 2. On ne savait donc pas trop quoi attendre de ce nouveau Hostel, car bien que Spiegel eut été le producteur exécutif des deux premiers, la licence a été abandonnée par Lions Gate au profit de Stage 6, qui comme on le sait, rachète moult franchises afin d'en faire des suites DTV très souvent inférieures aux films instigateurs (Motel 2, Anaconda 4, The Grudge 3...). De grosses craintes, donc, mais il ne faut pas se leurrer, les premiers Hostel n'étaient guère plaisants, et hormis nous montrer qu'Eli Roth avait autant de talent en horreur qu'une tortue en a en base jump, les portes restaient virtuellement ouvertes à toutes les possibilités. Pas vraiment original dans son pitch, l'aventure nous propose de suivre une bande d'individus aux chromosomes XY lâchés en plein Vegas (chose vue dans Very Bad Things ou Very Bad Trip). La suite se devine rapidement, mais malheureusement, si la jaquette nous laissait imaginer que nos héros puissent jouer leur vie autour d'une table de craps ou de black jack, il n'en est rien, et les tortures s'enchaînent, offrant quelques bons effets bien crades (la première, où le personnage se fait dépecer le visage, est un vrai bonheur), mais le tout manque cruellement d'ambition, et l'on se retrouve avec un produit bien moins splatter qu'Intruder.


Bref, Hostel 3 est un épisode moyen, pas inférieur aux précédents, et même un peu mieux, ne tentant pas de péter plus haut que son cul avec des artifices pseudo inspirés comme la délocalisation (d'ailleurs la scène d'intro file un bon coup de pied dans le château de cartes qu'avait fait Eli Roth, ce qui est assez jouissif). Néanmoins, si effets gores il y a, ils sont servis avec trop de parcimonie, et hormis les deux premières tortures, pas grand chose ne restera dans nos esprits. On aurait également aimé en attendre un peu plus de cet épisode qui se passait dans la ville du jeu, car ni les victimes jouent, ni les spectateurs, qui se contentent de cliquer ici et là sur leur ordinateur sans que l'on ne comprenne trop pourquoi. Peut-être qu'avec un scénariste autre que Michael Weiss (Voyage au centre de la terre, L'effet Papillon 2), qui n'est d'ailleurs pas dans son registre de prédilection, le constat aurait été différent.
Reste quelques bonnes gueules que l'on aura plaisir à revoir, dont Kip Pardue, aperçu dans Les lois de l'attraction, ou encore John Hensley, le fiston fumeur de meth des docteurs MacNamara et Troy de la série Nip/Tuck.
Pour conclure, que vous aimiez ou non la saga Hostel, ce nouvel opus vous fournira un spectacle pas trop long et loin d'approcher les abysses sans fin que peuvent atteindre les productions Stage 6. S'il fallait désigner un public pour ce numéro trois, ça serait sans aucun doute les jeunes teens qui correspondraient le mieux, le spectacle ne s'éloignant pas trop du gore mainstream post années 90.
Mention spéciale pour la scène d'ouverture, qui présageait une légère intelligence d'écriture, dommage que le reste n'ait pas été du même niveau.
SlashersHouse
5
Écrit par

Créée

le 14 janv. 2012

Critique lue 583 fois

2 j'aime

2 commentaires

SlashersHouse

Écrit par

Critique lue 583 fois

2
2

D'autres avis sur Hostel : Chapitre III

Hostel : Chapitre III
Bavaria
2

Critique de Hostel : Chapitre III par Mickaël Barbato

On prend la trame du premier, on embauche un réa anciennement prometteur (et grand pote de Sam Raimi, ça aide) et des acteurs de séries déjà has bbeen, on en fait un DTV. Et paf, vous obtenez cet...

le 15 déc. 2011

11 j'aime

Hostel : Chapitre III
Alexandre_Hervaud
6

Critique de Hostel : Chapitre III par Alexandre_Hervaud

Scott Spiegel, pote de Sam Raimi et Tarantino, s'en sort pas trop mal avec son Hostel 3, qui a un point commun avec son Une Nuit en Enfer 2 : aucun lien ou presque avec les installations précédentes...

le 8 janv. 2012

9 j'aime

Hostel : Chapitre III
Andy-Capet
2

Complot déjoué

Pendant la première demi-heure où l'on apprend qu'une bande de potes voulant s'affranchir de leurs vies conjugales respectives part à la recherche de leur pote cuité de la veille et tout ça à...

le 25 avr. 2013

6 j'aime

Du même critique

God Bless America
SlashersHouse
9

This is the best day ever !

Qui aurait pu dire que Bobcat Goldthwait, auteur de World's Greatest Dead, laisserait tomber la critique fine pour la pochade délurée et immorale ? Un coup de sang après avoir zappé, tout comme son...

le 9 avr. 2012

97 j'aime

16

Tucker & Dale fightent le mal
SlashersHouse
8

White Trash Beautiful.

Véritable coup de grisou sur la toile, Tucker et Dale ont fait parler d'eux plus que n'importe quel direct-to-dvd, et ont largement accumulé les récompenses lors de différents festivals (AMPIA,...

le 8 juin 2011

86 j'aime

15

Ted
SlashersHouse
3

Ted l'ours lourdingue.

Seth MacFarlane, père de la séries Les Griffin, nous livre ici son premier long-métrage qu’il réalise, écrit et produit. Les Griffin connait autant de fans que de détracteurs, la raison étant souvent...

le 30 août 2012

49 j'aime

8