Lorant Deutsch est anthropologue. Il a une relation compliquée avec son père et il a aussi mal au genou, ce qui lui complique la conduite de sa voiture alors qu'on part enquêter sur un crâne hominidé zarbi. Paf, accident dans un ravin des Alpes suisses, dit la vallée du Diab'. Il va donc falloir se coltiner une famille recomposée (incluant l'ado relou qui se croit dans Blair Witch et filme donc tout) et sa collègue/Némésis pour survivre à cet environnement... plutôt bucolique en fait.
Humains a pour mission désespérée de réussir à créer une tension au cordeau alors qu'il ne se passe rien de particulier à l'écran. Obstacle supplémentaire : dès que Deutsch ouvre la bouche, la maigre crédibilité du film s'effondre. Pour compenser, il faut donc provoquer des embûches artificielles (la traversée de la rivière) et demander aux acteurs d'être en crise d'hystérie constante (tout le monde hurle sans cesse). Les réalisateurs tentent d'infuser une menace diffuse et imprécise à la The Descent (la comparaison fait mal rien qu'à l'écrire), montrant leurs boogeymens au loin ou les laissant grogner hors-champs. Ça donne aussi des répliques marrantes comme cette femme s'écriant à la sortie de l'eau "on a essayé de me pêcher !" ou le fameux "hey, les gâteaux, ça se partage !".
Le rythme est donc terriblement mouduc' et il faut vraiment tenir jusqu'au dernier tiers pour qu'enfin, Humains retrouve un peu d'intérêt, fier de sa révélation aux implications particulièrement tendax à gérer... ce qu'il ne parvient absolument pas à faire. La justification de ce micmac alpin est génialement débiloïde (sacrés Suisses alémaniques) et parvient à exploser toute seule dans un final qui ne sait plus où il doit aller. Restent quelques scènes méchantes qui vengent le spectateur d'avoir enduré tout ce temps certains acteurs.
On a donc là un nanar mineur qui nécessite une bonne endurance de randonneurs en montagne pour pouvoir jouir du panorama final. Ou un kink Lorant Deutsch (sale).