Hunger Games par Florian Bodin

Hunger Games, adaptation de la saga écrite par Suzanne Collins est un peu un moyen de se faire de la thune après la fin d'Harry Potter, il faut bien que ça continue quand même. Sorte de mélange entre Battle Royale et Twilight, le film est tout de même moins pire que ce soit à quoi on pouvait s'attendre.

La trame se passant dans un univers futuriste et quelque peu dictatorial, les Hunger Games sont aux habitants que ce qu'est le Superbowl à notre époque. Pour faire simple, tous les ans chaque district qui compose la population devra faire don d'un jeune homme et d'une jeune femme afin de participer à un combat à mort au bout duquel il n'en restera qu'un. Une sorte de grand show télé-réalité en somme.

Pas franchement original aux premiers abords, le film arrive à surprendre un minimum au départ par sa capacité à avoir une identité propre même si pas franchement très inspiré ou carrément de mauvais goût, c'est selon. On ressent comme une ambiance assez malsaine et c'est plutôt agréable, notamment durant la moisson. Et cela va d'ailleurs se confirmer par la suite lors de l'arrivée au Capitol ou l'on découvre un univers avec une identité propre. C'est grand, imposant et beau tout en étant à la fois moderne. On commence aussi à mieux découvrir la personnalité de chacun des personnages et certaines séquences sont plutôt agréables, notamment cette vision futuriste du show à l'américaine ou chaque tribu doit séduire le public.

Mais c'était sans compter la pléthore de défauts qui allaient s'amasser par la suite, en particulier au début du jeu. Et oui, car ce qu'on attendait le plus d'Hunger Games, c'était les combats et surtout une violence assez crue pour un univers si particulier. Ici, teenage movie oblige, toute cette violence est masquée, presque volontairement censurée. Les cadrages sont faits de sorte à ce qu'on ne voit rien d'autre qu'une giclée de sang et à part une scène assez jouissive avec des guêpes tueuses, vous n'aurez que peu de choses à vous mettre sous la dent. De plus, notons le plus gros défaut du film : ce cadrage tout simplement immonde foutant perpétuellement la gerbe. Aucune action n'est lisible à l'écran, rien n'est chorégraphié et on se croirait plus devant des ados qui se battent au lycée filmé par un smartphone qu'autre chose. Il faudrait un jour que les réalisateurs comprennent qu'une scène d'action n'est pas forcément bonne tant qu'elle est montée pour des épileptiques.

Notons aussi un scénario qui lasse au fil du temps, notamment dans la dernière partie lorsque subitement tout devient mièvre et poétique, ce qui casse complètement cet aspect mature qu'avait à peu près posé le film. Notamment avec cette romance inutile entre les deux héros qui n'a aucun intérêt sauf plaire aux jeunes filles.

Bref Hunger Games n'est pas un ratage complet mais il n'en est pas loin. Proposant un contenu se voulant mature et un univers futuriste, le film ennuie plus qu'il ne passionne, en particulier à cause d'un scénario décousu et se voulant abordable par le grand public. C'est mou et et difficilement acceptable de la part d'un film comme celui-ci. Le casting est assez juste mais on retiendra seulement Jennifer Lawrence, Woody Harrelson et étonnamment Lenny Kravitz. On regrettera d'ailleurs qu'Isabelle Fuhrman (la petite Esther) ne soit pas plus vicieuse. Reste un teen movie acceptable si vous n'êtes pas allergique aux cadrages dégueulasses.