Quand *The Girl on Fire* ravive sa flamme...

Après un premier film décevant, au goût amer de blockbuster pour adolescents (je vous invite à lire ma critique de The Hunger Games pour plus de détails), je n'aurais pas cru éprouver autant d'entrain pour aller voir Catching Fire. Entre temps j'avais lu les livres - qui ont éclairé positivement mon avis sur la saga - et revu le premier film à la lumière de ceux-ci. Sans doute suis-je tombé amoureux de Katniss, car dés les premiers jours de la sortie de ce second volet, j'étais dans la salle en train de savourer une véritable réussite. En effet, The Hunger Games: Catching Fire fait partie de ces suites qui s'avèrent meilleures que leur prédécesseur. Et là le fossé est plutôt large, comme nous allons le constater.

Une lecture bien plus juste !

J'avais tout de même une appréhension quant à ce deuxième volet sur la difficulté qu'il y avait à adapter le livre : un récit très psychologique qui évolue lentement, avec peu de péripéties... Mais il faut croire que Francis Lawrence est un homme talentueux, car il a su relever le défi avec brio, là où son prédécesseur avait échoué. On sent que les acteurs ont été très bien menés : plus de premier degré, ici tout se joue sur les expressions, les nerfs des personnages qui sont exposés à vif en permanence. Gros plans, mouvements erratiques de caméra... Nous ne sommes plus du tout dans le blockbuster, mais plutôt dans une fiction psycho-politique où le spectateur est autant malmené que les protagonistes.

La cruauté se démasque...

Contrairement au premier volet, les paillettes du Capitole affichent à présent leur second visage, bien plus vicieux et perfide. Elles ne servent plus le seul et unique but de faire mourir d'envie les enfants qui rêveraient de tournoyer dans leur robe enflammée avant d'aller jouer à l'arc dans la forêt. Nous ne sommes plus face à un président Snow aux airs de grand-père bienveillant, le gouvernement montre ici l'étendue de sa sournoiserie et de sa violence. Et cette violence n'est pas édulcorée : ce n'est pas aussi sanglant et brutal que la tendance télévisuelle d'aujourd'hui, qui amène malheureusement beaucoup d'entre nous à dédramatiser les actes de barbarie du monde réel, mais la violence est maîtrisée. On ne montre que ce que Katniss est censée voir, ce que le Capitole laisse échapper...

C'est donc un film singulièrement dur pour une fiction destinée à un public adolescent. Une œuvre qui amène à réfléchir sur la médiatisation et ses dérives manipulatrices. On reprochera néanmoins le caractère encore trop policé de l'arène et des évènements qui s'y déroulent, un peu trop proche d'un épisode chaotique de Koh-Lanta (sauf éventuellement la scène des oiseaux). Mais Francis Lawrence dispose de plus d'un tour dans son sac, et il saura faire l'ultime effort pour mener la saga vers son apothéose...