Hunger Games, la ballade du serpent et de l'oiseau chanteur (nom beaucoup trop long) est un préquel à la série de films bien connue.

Petit rappel du contexte : Le pays, Panem, est composé de 12 districts dont les richesses et les matières premières sont exploitées par le Capitole. Ce dernier, pour maintenir la peur et montrer sa domination, organise chaque année les Hunger Games : des jeux très médiatisés où un jeune garçon et une jeune fille issus de chaque district vont devoir s'affronter à mort jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un.


Pour situer mon opinion vis-à-vis de la Licence : Je n'ai pas lu les livres. Je n'ai vu que les films à l'époque (presque 10 ans maintenant) et j'avais plutôt bien aimé, même si j'en garde un souvenir assez vague.

C'était la mode des récits dystopiques adolescents (Divergente, Le labyrinthe, ...) et Hunger Games était le seul qui m'avait vraiment plu. J'ai été assez sensible au sentiment de révolte instauré petit à petit à travers les épisodes. J'ai néanmoins été surpris de l'annonce de ce film qui arrive bien plus tard. Y a-t-il vraiment un intérêt à le découvrir alors que la hype est passée depuis longtemps ? Après visionnage, pour moi, la réponse est oui.


L'histoire raconte la jeunesse de Coriolanus Snow, l'antagoniste des premiers Hunger Games. Nous suivons son parcours à travers ses études où il va tenter de se mêler à la haute bourgeoisie, malgré la situation précaire de sa famille, pour remporter un prix qui lui permettrait de progresser dans son ascension. Bon gré mal gré, les étudiants vont devoir devenir les mentors des différents candidats sélectionnés pour le dixième Hunger Games.

C'est ainsi qu'il fera la connaissance de Lucy Gray, chanteuse itinérante et représentante du district 12 lors des prochains jeux. Snow va tout faire pour essayer de faire gagner sa protégée, même si cela signifie briser les règles établies. Cette attitude va lui attirer la méfiance des décisionnaires du Capitole, mais l'affection de Lucy Gray.


Le récit se découpe en trois parties : La préparation au jeu et la rencontre entre les deux protagonistes, le jeu en lui-même, et les conséquences. Le film est assez long et le cœur de l'histoire, à savoir le 10ème Hunger Games, n'en est finalement qu'une petite partie. Néanmoins la longueur ne se fait pas ressentir.

L'histoire est prenante, plus sombre, plus mature et les personnages sont attachants. Les 2h30 du film passent tout seul.


Snow est très intéressant. Il est ambitieux et déterminé à atteindre le sommet, mais il peut aussi être empathique et sensible au sort des autres. Il est clairement établi qu'il tente par tous les moyens de faire gagner sa participante pour progresser dans la hiérarchie, mais également parce qu'il s'est pris d'affection pour elle. Lucy Gray, elle, est honnête, candide et philanthrope. Elle attirera l'attention sur elle à travers ses chants et son aisance avec le public. Elle fait très vite confiance à Snow mais va être confrontée à des situations où elle devra faire ce qui est nécessaire pour survivre plutôt que ce qui est juste.

Les deux vont vivre des événements marquants et violents. Même Snow, qui ne participe pas directement au jeu, va avoir du sang sur les mains. Après tout, l'aristocratie du Capitole est parfois similaire aux Hunger Games.


L'un des principaux thèmes du récit est la violence innée de l'être humain. Je me suis moi-même pris au jeu de me demander ce que je ferais si j'étais dans l'arène. J'ai naturellement envie de dire que je serais pacifiste, j'essaierais de rester fidèle à mes principes de ne pas jouer le jeu du Capitole. Mais comment savoir la façon dont je réagirais au moment où l'on me courre après avec une lance pour me massacrer ? Qui pourrait savoir s'il ne se laissera pas aller à la barbarie ? Snow, au fil de sa progression, va se rendre compte qu'on est tous dans une arène. Il ne pourra pas être victorieux en faisant confiance aux autres (pas dans le contexte dans lequel il évolue).


C'est surtout cette troisième partie qui est pour moi la meilleure. On observe un Snow déchu, confronté à la réalité des districts. Les paysages sont bien plus naturels, on ressent une bouffée d'air frais après les environnements clos du Capitole (même l'arène était très fermée). La vraie liberté… mais sera-t-il en paix pour autant ? Tous ces questionnements vont exploser dans une scène finale qui marque le tournant décisif de Snow vers le "méchant" qu'il deviendra dans les films principaux.

J'ai malheureusement trouvé ce tournant assez confus. Je n'ai pas très bien compris ce qui pousse d'un coup les personnages à agir de la sorte, c'était un peu soudain et sorti de nulle part. Mais la faute vient peut-être de moi et pas du film, surtout que la mise en scène est particulièrement prenante.


Ce film est donc pour moi plutôt réussi. Une histoire avec des thématiques intéressantes, des personnages complexes, un non-manichéisme et une réalisation efficace (surtout à la fin). Je ne m'attendais à rien, mais j'ai vraiment passé un bon moment.

Dardo
8
Écrit par

Créée

le 30 déc. 2023

Critique lue 10 fois

Dardo

Écrit par

Critique lue 10 fois

D'autres avis sur Hunger Games - La Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur

Du même critique

Le mal n'existe pas
Dardo
5

Frustrant

J'avais découvert Ryusuke Hamaguchi à travers "Contes du hasard et autres fantaisies", une succession de 3 courts-métrages qui m'avaient conquis.La véritable force de ce réalisateur se trouve dans...

le 20 avr. 2024

1 j'aime

Pauvres Créatures
Dardo
7

Frankenstein version X

Pauvres Créatures raconte l'histoire de Bella, la "création" d'un célèbre scientifique froid et pragmatique. Celui-ci se montre monstrueux, d'abord au sens propre car il possède d'innombrables...

le 29 févr. 2024

1 j'aime

Furiosa - Une saga Mad Max
Dardo
7

En voiture Simone!

Quand Fury Road est sorti en 2015, George Miller a prouvé que la licence Mad Max en avait encore sous le capot, même après 30 ans d'absence.Cela dit, il était tout de même surprenant de voir Max...

le 31 mai 2024