Le fait que ce film existe en blu-ray 3D prouve que cette voiture n'a aucune conscience écologique !

Et pour ce soir :

Super Hybrid (ou Hybrid 3D sur cette édition), 2011, d'Eric Valette, avec des acteurs dont on se branle totalement.

Synopsis écologique : Alors, c'est une bagnole qui peut se transformer en n'importe quel autre bagnole et qui tue des gens parce que... bah elle veut tuer, à priori. Après un terrible accident tout nul (parce qu'elle ne connait pas le code de la route et qu'elle a grillée un feu rouge), elle est transporté dans un garage qui va l'entreposer. Mais comme elle n'est pas encore morte, elle va s'amuser avec le personnel de ce garage en les faisant flipper et en les tuant. C'qui n'est doublement pas gentil, parce que tuer, c'pas sympa, et encore moins quand le personnel concentre uniquement des gens potentiellement handicapé du ciboulot.

On va commencer par la base. Il y a comme réalisateur Eric Valette, un petit frenchy avec pas grand chose à son actif, hormis une passion (d'après le making-of) du cinéma fantastique. On a aussi John R. Leonetti en directeur de la photographie, que l'on connait aussi pour son mirifique travail pour Mortal Kombat : Destruction Finale ou plus récemment Annabelle. Enfin, il y a Neal Marshall Stevens, un illustre inconnu qui semble spécialisé dans les films d'horreur qui, s'il ne faut pas juger sur la couverture, ne donnent tout de même pas franchement envie. Un joli trio, vous en conviendrez.

Au début, le film commence par des plans aériens où l'on suit une voiture dans la rue, avec des vitres tellement fumées qu'il est virtuellement impossible de voir à travers depuis l'intérieur. Déjà, premier souci, le plan est supra long, et on sent qu'Eric Valette n'a absolument pas le talent de David Fincher pour les plans aériens qui savent créer une ambiance. Du coup, c'est long et chiant, en plus d'être fade. Puis on découvre que cette voiture a une vision type infrarouge et qu'elle tue parce que... bah parce que ! Puis elle finit dans le garage après l'accident, et on tombe sur un autre écueil du film : les acteurs qui jouent le personnel de ce garage. On a
- L'ancien militaire qui est un immonde connard sexiste qui veut être le chef (un leitmotiv qu'il va répéter durant tout le film, même quand c'est clairement pas le moment, genre quasi tout le monde est mort mais quand même, j'aime bien être le chef !).
- La secrétaire en bas résille et talon haut, une tenue parfaite pour un garage, cela va de soit. Et qui ne transpire pas l'intelligence. Petite mention pour son final, incroyable de ridicule.
- Un mécano un peu con qui sert juste à être tué après une scène bien ridicule : Il voit la voiture qui a commencé à se réparer toute seule, est surpris parce qu'elle n'est pas comme il l'a réceptionné, repart puis se retourne et la voit avoir avancé pour se dire "ah mais j'ai pas fait gaffe que le frein à main était desserré" alors que c'est un putain de terrain tout plat.
- Un gros qui sert pas à grand chose et qui va naturellement mourir.
- Une mécano un petit peu badass mais pas trop, qui va diriger ce groupe de gros naze.
- Le neveu qui fait des études incroyablement utile sur la faune marine, utile parce que la voiture, c'est en fait un calmar qui peut se camoufler en un truc pour tromper ses proies.
- Un autre mécano con (mais plus que les autres car il le porte dans ses dialogues et sa façon de jouer) qui va aussi mourir en mode full osef.

Le film va donc devenir un film d'horreur (sans être violent ou flippant, m'enfin bon, c'était évident...), en huit clos (une idée franchement pas original dans le genre de l'horreur) qui essaye de se vendre comme un film fantastique (mais je crois qu'Eric Valette ne sait pas ce qu'est le genre du fantastique) et qui, comble de la surprise, a été présenté au festival de Gerardmer en 2011 (mais hors compétition, faut pas déconner ! Même si la jaquette ne le précise pas...). Et vous savez quoi ? Bah il est nul à chier !

Les dialogues sont navrant de bêtise, les acteurs sont ridicules, les effets spéciaux sont digne de rien du tout, c'est ultra mou de la bite dans les scènes de poursuites (tout le monde roule à 50km/h), la photo est moche, la réalisation est à peine fonctionnelle, avec des plans circulaires juste dégueux, ce méchant peut être esquivé en attendant simplement dans une cage d'escalier, c'est un huit clos parce que l'ancien militaire ne veut pas rouvrir le garage sauf à la fin, donc le scénario est bâtit sur du vide. Du coup, grande question, Super Hybrid est-il un nanar ?

J'ai regardé, il n'a pas de fiche sur Nanarland. Correspond-il a la définition d'un nanar ? Eh bien, à priori, d'après le making-of, les mecs ont pris ce film de façon assez sérieuse donc c'est dans la philosphie du nanar, un film sans second degré. Et naturellement, tout est foiré, il n'y a rien à sauver lors d'un visionnage au 1er degré. Et ce film, on l'a maté en mode bière, pizza et pote. Et on a rigolé de la stupidité de ce plat de merde. Du coup, oui, ça colle avec la définition de nanar à mes yeux. Mais en tant que nanar, qu'est-ce que ça vaut ? Bah c'est là que ça blesse, c'est un nanar acceptable (bien que je ne sois pas du tout très connaisseur, juste amateur plutôt enthousiaste) mais qui me donnera pas envie de le revoir une deuxième fois (sachant qu'il existe dans un blu-ray avec une version 3D qu'on n'a pas osé se coltiner...). Donc, au final, on a :
- Un très très mauvais film au 1er degré (le film cite à sa façon Christine, de John Carpenter en n'ayant pas un millionième du talent de Big John sur ce film qui, lui, faisait vraiment peur).
- Un nanar juste acceptable.

Donc 2 notes : 0,5 pour le 1er degré parce que... bah le film est compréhensible pour tout le monde, jusqu'au gens ayant eu une ablation sauvage d'un hémisphère cérébral. et 5 pour le nanar, parce qu'on n'a pas passé un mauvais moment pour autant. Mais si vous n'avez pas de bière, de pizza ou pire, de pote, oubliez l'idée, c'est une purge.