Critique de I'm So Sorry par Ygor Parizel
Documentaire élégiaque réalisé par le chinois Zhao Liang et ayant un sujet houleux et terrifiant, celui de la "Peur atomique". Dès le pré-générique le ton est donné avec ce montage de séquences...
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Zhao Liang nous propose un tour d’horizon de ce que le nucléaire à pu faire de pire pour la planète. Les catastrophes nucléaires de la centrale de Tchernobyl à Prypiat (en Ukraine) et celle de Fukushima à Ōkuma (au Japon), en passant par le lac Chagan, dit le “lac atomique” (au Kazakhstan), résultant d’une forte explosion nucléaire lors d’un essai réalisé par l'Union soviétique. Jusqu’en Allemagne à la centrale de Greifswald, plus gros chantier de “dénucléarisation” (la plus grosse centrale au monde est à l’arrêt définitif depuis 1990, il faudra près de 3 décennies (!) pour parvenir à son démantèlement complet (morceau par morceau) et coûtera plusieurs milliards aux contribuables). Enfin, le film se clôture sur le site d’enfouissement de déchets nucléaires sur l'île d'Olkiluoto à Onkalo (en Finlande), creusé à 400m sous terre et qui pourrait être comparé au site de Bure en France.
C’est donc un road-trip particulièrement glauque que nous propose le réalisateur chinois à la rencontre des victimes des catastrophes nucléaires, aussi bien au cœur de la zone d’exclusion de Tchernobyl ainsi qu’aux abords de Fukushima où les décontamineurs s’attèlent à racler le sol pour tenter de le dépolluer. Tandis qu’en Biélorussie, on assiste épouvanté à des images d’un autre temps, celui d’un orphelinat où sont regroupés des malades atteint de handicap moteur ou de malformations en tous genres liés aux retombées des radiations.
« Ici c'est comme le goulag, le camp de concentration de Tchernobyl. »
Les compteurs Geiger s’affolent à l’approche des zones contaminées, dévastées et délaissées de la moindre trace de vie (en dehors des animaux sauvages et de rares habitants qui persistent à vivre sur place et qui se meurent à petit feu, comme c’est le cas de Maria et d’Ivan).
« J'attends la mort. »
I'm So Sorry (2021) 无去来处 sonne comme un avertissement concernant le nucléaire trop souvent décrit comme étant une énergie verte, aux conséquences dévastatrices pour des générations et des siècles à venir (les déchets enfouis sous terre resteront actif pendant 100 000 ans). La folie des Hommes nous conduira-t-elle à notre autodestruction ? Jusqu’où serons-nous capable d’aller pour repousser les limites de la surconsommation ?
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Créée
le 18 févr. 2024
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