Un nectar qui se délecte

I Origins de Mike Cahill.

Ce film nous plonge dès le début dans une intrigue scientifique avec des termes suffisamment poussés pour attirer les biologistes mais sans dégoutter les moins chevronnés, puisqu’il garde cette patine filmique sans tomber dans le documentaire scientifique.

En effet, le projet ne relève pas totalement de la science-fiction : remonter l’arbre phylogénétique du vivant pour trouver l’origine du gène PAX6, ou du moins un précurseur, qu’ils tenteront d’activer pour créer la Rolls Royce des verres de terre option cellules photoréceptrices incluse !

Evidemment le processus est bien plus complexe que présenté. Mais le but pour Michael Pitt et Brit Marling est de réfuter une bonne fois pour toute les convictions créationnistes de l’église et démontrer que l’œil aussi beau soit-il est le fruit d’une longue évolution et non un don divin destiné à sa plus belle création.

Chaque image, chaque plan, sont placés de manière intelligente et très esthétique ce qui enivre le spectateur et le plonge davantage dans l’histoire. On est bercé tout du long par des dialogues réfléchis et des punchlines poétiques à méditer. Bouche bée, j’ai dû finir de manger mes pates froides !

Enfin, le parallèle avec le spirituel est une réussite, au point que je n’ai même plus pensé que c’était de la science-fiction que je regardais.

Ce film ajoute sa pierre à l’édifice du débat philosophique entre science et religion.