Simplement petillant. Bien sur, il faut lacher prise sur ses propres emotions pour entrer dans cette cour d'enfants. La conception de la vie y est a l'image de ce combat contre ce volcan qui avec toutes ses cendres vient regulierement souiller les meubles qui sont epoussetes sans relache, et ces vetements fraichement laves qu'il faut de nouveau tremper. L'existence nous submerge de ces evenements inattendus qui souvent viennent contrarier notre quotidien, en fonction du vent qui tourne. Et pourtant a chaque fois, nous reprenons notre cap peut-etre aura-t-il change, ou peut-etre n'aura-t-il ete que momentannement legerement inflechi, comme ce cadre de photo qui est repose sur le bureau apres le coup de chiffon, peut-etre a un endroit legerement different, mais qui reste la, dans un cadre de nouveau propre; la vie peut reprendre son cours. Et l'aine des deux freres, Koichi, a du changer son cadre de vie avec tous ses nouveaux elements, le volcan, le vent, l'ecole, les amis, les grands-parents, l'absence du pere, l'eloignement du frere. Mais il sait qu'il fera avec, l'univers s'est agrandi, avec ce que cela apporte de nouveaux obstacles a contourner. Les yeux curieux et encore exempts des filtres de l'apprentisage et de l'experience, il ne cherche qu'a comprendre. Les 'pourquoi' et les 'je ne comprends pas pourquoi' sont d'une imparable logique. Ainsi, Koichi qui a grandi, choisit le monde alors qu son cadet reste - pour un temps du moins - dans la cour de l'insouscience. Kiochi doit rivaliser d'astuces au prix de choix, comme abandonner la piscine pour en recuperer les frais d'inscription, pour pouvoir se payer le billet de train qui lui permettra de atteindre son objectif. Son cadet lui, voit les choses plus simplement et negocie la pension de garde d'enfant avec son pere. Mais tous deux partagent cette energie petillante en reponse au tourbillon de leur environnement. Ils l'observent, quitte a monter sur un toit, ou au surplomb de voie ferre pour mieux en voir le mouvement, avec ces multiples rythmes. L'espace des possibles s'ouvre. Les distances aussi changent, pour realiser leur projet de faire leurs voeux de vie, ils prennent l'autorail, pour se retrouver a mi-chemin. Ce train roule a son rythme mais permet d'admirer le paysage, de s'ennivrer de ses images, des odeurs et surtout de mesurer et d'identifier le chemin parcouru. Il croise les nouvelles voies gigantesque qui reduiront la distance qui separe maintenant les deux freres. Leur projet s'acheve dans un instant fugace de la croisee de ces 2 trains a grande vitesse. Le chapitre de ferme pour ouvrir sur un autre. Maintenant aller de Kagoshima a Fukuoka pour se retrouver n'est plus un qu'a un jet de Shinkansen, ou peut-etre sera-ce ailleurs? Le film est ponctue de contrastes qui refletent bien les paradoxes auquel le Japon est de plus en plus confronte, d'un cote la vie du 21 ieme siecle avec son rythme qui s'accelere, l'oubli de certaines traditions, a l'image de ces gateaux Karukan, dont les enfants trouvent le gout incertain, mais pour qui les miettes de chips sont bien plus savoureuses, ou de ces jardins de Cosmos sauvages et de ces deux retraites attanchants qui vivent dans leur maison traditionnelle, loin du tourbillon du nouveau siecle. Koichi lui a compris que tout cela sera le bassin dans lequel il devra nager.
