"Calm down dear!" David Cameron à une députée en colère qui avait raison.

"Gentlemen and Miss Ida Lupino"

Elle détient le record quantitatif de réalisations.

Aurait fait de La Nouvelle Vague avant la Nouvelle Vague.

Et du bon Ken Loach avant Ken Loach. (films sur viols, pauvreté, avortement, maladies etc.)

Le doc est heureusement très chronologique, je le suis moins (par fainéantise).


Documentaire avec Ally Acker (passionnante même si sa voix 33T semble en 45T):

_"réalisatrice, poète et historienne du cinéma...(entre autres auteur du livre et documentaire commentée par Jodie Foster:) 'Reel Women: Pioneers of the Cinema'" (wiki)


avec Julie Grossman

_"(Prof et directrice d'études en cinéma à New-York)...entre autres co-autrice de 'Repenser la Femme Fatale dans le Film Noir'... (et de) 'Ida Lupino, Director: Her Art and Resilience in Times of Transition' (2017)..."



avec Tony Maietta (lui est un historien du cinéma aux dents trop blanches et tellement trop beau et sain, pour que je lui fasse trop de pub...un mélange de Terence Hill et Jean d'Ormesson jeune...

mais où sont passés les physiques donnant confiance à la Jean Douchet, Henri Langlois et autre Claude-Jean Philippe aux looks de vrais cinéphiles assis des heures devant des films...)


J'ai beaucoup appris: peut-être que ceux qui la connaissait mieux ne seront pas impressionnés (j'ai aussi vu un doc des même auteurs sur mon Jack Lemmon et qui m'a beaucoup moins passionné et impressionné et où j'ai même repéré une mini erreur commise par...Tony blue eyes Maietta).


Un vrai exercice à la Perec?

Mon passage préféré est lorsqu'elle doit contourner la censure qui, apprenant qu'elle fait un film parlant de possible avortement par une mère célibataire,

lui empêche de mentionner... "avortement" et ..."mère célibataire".

Son film Not Wanted/Avant de t'aimer (1949) dont les deux extraits sont très bons, sera heureusement un gros succès.


Ida Lupino a échappé de peu à la mort et la paralysie:

Après un film sur l'avortement, elle fait un film sur...la polio, Faire Face Never fear (1949) .

Car elle a eue cette maladie plus jeune et est passée à travers ses tristes probabilités d'alors...la mort ou finir paralysée.

Est-ce à dire que la jeune fille enceinte sans mari, avait aussi été son cas?


Dans la série des sujets horribles, elle a aussi fait un film sur le viol, Outrage (1950)

Je suis fan des hors-champs et il semble en avoir une très très fort (le viol est l'extrait qu'ils ont choisi).

Est-ce à dire que comme pour la polio, ce sujet l'a touchée de près?

Le doc souligne que ce film sur un viol a été autorisé et aidé par Howard Hughes

"pourtant connu comme un des plus grands prédateurs d'Hollywood" ? (sic)

Je ne savais pas: il est très beau sur la photo avec des airs de justement Leonardo di Caprio, le séducteur, qui le jouera dans The Aviator de Martin Scorsese (un film donc sur un prédateur en 2004 et qui ne le mentionne pas?)



Il me revient qu'ils disaient au début du doc, qu'elle est arrivée et a commencé à Hollywood avant l'âge de 14 ans, prétendant d'en avoir 16.

De suite, les studios lui ont fait jouer des prostituées et l'ont "sexualisée"...

Bien plus tard, fatiguée d'être dans des films de série B et des seconds rôles, elle se confie à une ex actrice devenue chroniqueuse très puissante: Hedda Hopper

qui lui conseille entre autres "d'enlever son maquillage, d'arrêter de s'épiler les sourcils et de revenir à sa teinte naturelle de cheveux".

Ida Lupino aura alors des rôles plus matures et adultes.


Dont un film dont l'extrait donne vraiment envie: le mari de son personnage est trop saoul pour conduire, elle est alors au volant et avant de démarrer , on devine , sans dialogue, qu'elle a soudain une idée et envie de meurtre...elle a même un épatant regard caméra (c'est They Drive by Night de Raoul Walsh, 1940).


La voix off lit parfois son autobiographie: "...à la Warner, je m'ennuyais tellement entre les prises...j'ai vite remarqué que le plus intéressant sa passait derrière la caméra."... (elle détient le record de suspensions au travail pour refus de rôle; à l'époque, les acteurs sont des meubles, des robots, sans aucun droit et opinion propre) ...

Julie Grossman et Ally Acker font un résumé très pédagogique (qu'un membre de SC sous un autre doc de ces soeurs Kuperberg, contestaient violemment):

jusqu'en gros 1928, les femmes sont majoritaires à Hollywood dans tous les métiers;

puis après 1928, dés que c'est un business florissant, les femmes sont exclues

jusqu'en gros les années 1970.

C'est donc un miracle et exception qu'Ida Lupino soit reconnu comme réalisatrice dans les années 50 par la "director's guild".


"Les sujets de mes films annonçaient la Nouvelle Vague."

Elle n'a pas réalisé de film de cinéma entre 1953 et 1965.

J'ai reconnu certains des films et moyen métrages pour la télé:

elle a fait l'épisode 'Les masques' pour la Quatrième Dimension,

elle a fait l'épisode de Ma Sorcière Bien Aimée où Samantha doit justement ne plus montrer ses talents innés et habiles pour faire plaisir à son mari et ne pas l'humilier...

Lupino raconte justement dans sa bio qu'elle devait porter des masques notamment sur le plateau pour ne pas vexer les hommes qu'elle orchestrait. Elle devait habilement ne pas leur faire savoir que parfois, elle en savait plus grâce à son expérience passée etc.


Une des raisons aussi pour laquelle elle n'a plus tourné et qu'elle avait monté une maison de production avec énormément de succès.

Mais son mari et associés ont un jour souhaité faire sans le distributeur RKO/Howard Hughes.

L'entreprise a alors fait faillite car la distribution est un métier qu'ils ne savaient pas faire (comme elle l'avait pressenti).


Le doc est plus riche que mes notes rapides ci-dessus mais il réussit à donner envie de voir ou revoir ses films (sinon, mieux que mon texte, est sa page wiki).

PierreAmo
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le 7 mai 2022

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PierreAmo

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