Cinq soldats français, cinq, camarades, ont combattu jusqu'à la capitulation allemande de 1945. Ils sont de retour à Paris.
Le sujet du film n'est pas sans analogie avec celui de "Retour à la vie", film à sketches tourné deux ans plus tôt, qui évoquait le retour de déportation ou de captivité en Allemagne. Loin de la griserie de la Libération. "Ils étaient cinq" raconte les difficultés et les fortunes diverses de braves engagés rendus à la vie civile.
Jack Pinoteau commence sa petite carrière de cinéaste par un drame humain -avant de dériver vers les "darrycowleries"- qui n'est pas sans intérêt mais qui exigeait sans doute plus de rigueur et d'authenticité, un cinéaste plus talentueux et subtil aussi. Le sujet, dont le décor central est le cabaret "La joie de vivre", lieu emblématique de plaisir, de tentations diverses et de petits trafics, vise à montrer le désenchantement de l'après-guerre, la difficulté de se réinsérer, voire le risque de mal tourner ou de mettre en jeu l'amitié.
Surtout, le scénario oppose aux valeureux copains le comportement passé ou présent de certains de l'arrière, qui n'est pas précisément méritant ni respectueux de l'ancien combattant. Et la guerre ne figure déjà plus dans les esprits. Les personnages ont du sens mais assez peu de vérité et d'épaisseur, de sorte que leur histoire nous atteint peu.