Trois points de plus pour Incassable suite à un second visionnage. Merci à cinematt13 pour m’avoir un peu poussée à remettre le nez dans ce deuxième Shyamalan.

Ce qui m’avait vraiment rebuté lors de ma première fois fut la fin que j’avais trouvé bâclée, trop banale et proche du syndrome de la balle dans le pied. Je ne vais pas tourner autour du pot, mon sentiment reste le même. Je déteste cette fin. Et même si à la base, Shyamalan devait réaliser une trilogie, je ne peux m’empêcher de voir le film dans son ensemble, comme une œuvre à part entière, et donc trouver à cette fin un goût de « dommage ».

Il n’en reste pas moins qu’Incassable est un des meilleurs films de super héros jamais filmés. De héros superbe même. David Dunn est en effet un héros en transformation, avant de devenir un super. Cette recherche d’extraordinaire dans sa vie bien ordinaire donne toute sa force au film.
Mais ce qui me plaît le plus, c’est la réalisation de Shyamalan qui nous offre d’excellents plans séquences et des petits effets techniques discrets mais savoureux (le coup de la BD retourné, Bruce Willis et son haltère…). Le réalisateur parvient, par la position de sa caméra, à nous plonger dans le film plus comme des observateurs que des spectateurs. Nous sommes à la fois une petite fille dans un train, un voisin indiscret derrière des rideaux ou encore Samuel L. Jackson dans son fauteuil roulant. Il y a une véritable recherche d’immersion, et chaque plan est particulièrement soigné en ce sens. Certaines scènes en deviennent franchement magnifiques et laisse à penser que Shyamalan s’est peut-être un peu perdu dans la suite de sa filmographie (le décevant Village, l’imbuvable jeune fille de l’eau) mais qu’il est tout de même capable de manier la caméra avec brio.

Et il restera tout de même un des rares réalisateurs à offrir à Bruce Willis des rôles à fleur de peau, de mecs discrets dotés d’une belle fragilité. J’ai une affection particulière pour cet acteur qui a su s’affranchir de pas mal d’étiquettes et qui parvient, dans la peau de ce David Dunn, à nous donner autre chose que du Willis badass-rigolo et un peu plus de Bruce.

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le 7 janv. 2013

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Before-Sunrise

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