Pourquoi s'arrêter là quand on est allé aussi loin?

2h28 de pur bonheur. Oui, pur bonheur, sans aucune seconde d'ennui ou de déception. Sauf au moment où le film s'arrête.

Bon, autant le dire, j'avais des attentes assez hautes pour ce film. Or, plus nos attentes sont hautes, plus la probabilité d'être déçu augmente.
Mais quelle agréable surprise de voir que mes attentes étaient bien en-dessous de la réalité!

Inception, ça a de la gueule. Techniquement, c'est pour moi la perfection. Une musique absolument sublime (oui les amis, la bande-son c'est très très important, c'est ce qui transforme une scène de suspens en une scène de laquelle on ressort trempé de sueur) soulignant la grandeur ou l'urgence, un montage parfait rendant intelligibles des situations d'empilement de différentes réalités qui pourraient vite devenir incompréhensibles, des scènes d'action uniques, créatives et parfaitement jouées...
Mais au départ, je pense qu'on s'est tous intéressé à Inception pour le sujet qu'il traite : le rêve. Si voyez ce film comme un gentil manuel de psychologie vous apprenant à interpréter vos aventures nocturnes internes, oubliez tout de suite. Ici, on questionne notre rapport à la réalité, on questionne même la réalité elle-même, puisque le propre du rêve est de n'être réel que pour l'observateur s'y trouvant (bon je passe sur les rêves lucides, en plus moi ça m'arrive jamais). À cela s'ajoute l'imbrication de ces rêves floutant nos repères et brisant les limites du temps. Un rêve, une vie. Le tout dans une histoire tragique où le héros lutte contre une partie de lui-même afin de sauver ce qu'il reste de sa vie...

Alors, Inception, aucun défaut? Si, il est trop court. Oui, ça ne m'aurait absolument pas dérangé qu'il dure une petite demi-heure de plus, bien au contraire, car je pense que certaines idées auraient gagné à être plus exploitées (les paradoxes physiques et les totems, pour ceux qui ont vu le film), et que ce bonheur aurait duré un peu plus longtemps, simplement :).
À part ça, tout est bon, et le film brasse plusieurs types différents, différentes émotions, et pour une fois, oui, il fait réfléchir. De vous à moi, je suis loin d'être un type stupide, et j'ai du m'accrocher pour ne pas être largué.

À voir, absolument.