Inception raconte l'histoire de Dom Cobb, un voleur expérimenté dans l'art de l'extraction. Sa spécialité consiste à s'approprier les secrets les plus précieux d'un individu pendant qu'il rêve et que son esprit est particulièrement vulnérable. Très recherché pour ses talents dans l'univers trouble de l'espionnage industriel, Cobb est aussi devenu un fugitif traqué dans le monde entier. Il est accusé de la mort de sa femme Mel. Cependant, une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie d'avant. Tenter l'impossible inception, implanter en rêve une idée, dans l'esprit d'un homme promu PDG, à la suite de la mort de son père, afin qu'il décide de démanteler l'empire qui lui a été légué. Ce film a été réalisé par Christopher Nolan, et est sortit dans les salles obscures en 2010. Il fut extrêmement bien accueilli par la critique et reçu quatre Oscars.
Ce film brouille les limites entre rêve et réalité. En effet, dans Inception, Cobb parvient à fabriquer des rêves imbriqués les uns dans les autres. Tout l'enjeu est de faire croire au rêveur qu'il est dans la réalité, et non dans un rêve. Dans Inception de la même façons que Cobb cherche à tromper le rêveur, Nolan trompe le spectateur. Les rêves imbriqués les uns dans les autres nous font perdre la notion de réalité. On ne se situe plus très bien entre rêve et réalité, car pour les spectateurs, naturellement, se réveiller d'un rêve signifie être dans la réalité, ce qui n'est pas toujours le cas dans le film. Nolan joue beaucoup sur cet effet de surprise, lorsqu’il parvient à faire croire cela aux spectateurs, et qu’il les surprend alors en leur annonçant que c’est un rêve. Comme dans la scène où Ariane est dans un café avec Cobb, et que celui ci lui demande : « Comment êtes vous arrivée ici ? ». Ariane est incapable de répondre, et on réalise en même temps qu’elle, que toute la scène n’était qu’un rêve.
De plus, la souffrance, car elle est neurologique, peut être ressentie dans un rêve, et lors de la mission d’inception, les personnages ne doivent pas mourir en rêve, car cela ne les réveillerait pas, mais les ferait tomber dans les limbes, pour des décennies. Cela va donc pousser les rêveurs à agir comme dans la réalité dans une situation risquée, guidés par leur instinct de survie, car ils ne doivent mourir à aucun prix. Ainsi, rêve et réalité sont encore plus proches, car dans les deux situations les risques et les enjeux sont presque similaires. Cependant, on peut voir que Cobb n’a pas exactement la même attitude dans un rêve et dans la réalité. En rêve, il n’hésite pas à tuer, chose dont il est incapable en réalité, comme dans la scène où M. Saito lui donne une arme, pour qu’il tue son collaborateur qui l’a dénoncé, et qu’il refuse.
Des études scientifiques ont affirmé que si on oublie souvent nos rêves, c’est parce que notre cerveau les efface naturellement, afin que nous ne les confondions pas avec la réalité. Cela laisse supposer qu’une telle confusion, si elle survient, pourrait être dangereuse. C’est ce qui arrive dans Inception. En effet, comme dans les rêves partagés les personnes ayants des interactions existent vraiment, cela fait du rêve une autre réalité, où même si les lieux sont fictifs, les personnes qui interagissent, leurs intentions, et les informations échangés sont, elles, bien réelles. La limite entre rêve et réalité s’affine alors un peu plus, car ce qui arrive aux rêveurs en rêve peut avoir des conséquences sur leur vraie vie, comme lorsqu’une information importante est dérobée en rêve, ou comme une inception. Lorsqu'une idée insufflée dans un rêve, va germer tel un parasite dans l’esprit du rêveur, une fois qu’il est réveillé, et changer toute sa personne, voir le détruire, comme ce fut le cas pour Mel. Pour la faire sortir des limbes, Cobb lui a insufflé l’idée qu’elle était dans un rêve et qu'il fallait qu’elle se tue pour se réveiller, mais une fois revenu dans la réalité cette idée lui est resté, au point qu’elle a fini par se suicider, pensant être encore enfermée dans un rêve.

Le danger du rêve, dans Inception, vient donc du fait qu'à trop plonger dans le monde onirique, les rêveurs peuvent perdre pied dans la réalité. On le voit dans la scène où Cobb dit à Ariane, qu’elle ne doit jamais construire un rêve à partir de souvenirs, car c’est radical pour perdre toute notion de ce qui est réel et de ce qui est rêvé. Et, quand elle lui demande si c’est ce qui lui est arrivé, il se braque tout à coup, nous laissant deviner que c’est bien cela. C’est pour cela, que dans ce film le totem est très important, notamment celui de Cobb, une toupie. Celui ci symbolise sa dernière attache à la réalité, la seule chose qui ne le trompera pas contrairement à ses propres sens. La seule chose qui lui permet de distinguer rêve et réalité. Si il est réveillé, la toupie ne tourne pas longtemps, si c'est un rêve, elle tourne à l'infinie. Et il est bien en train de perdre pied dans la réalité, dans le film. Son père lui dit d’ailleurs : «Reviens dans la réalité», à un moment du film où il est pourtant totalement éveillé. A l'image de la scène où il fait tourner sa toupie dans la vraie vie, un revolver à la main, prêt à se tuer si il réalise qu’il est dans un rêve. A cause de ce qu’il fait, Cobb a perdu la notion de réalité, et est hanté, à chaque instant, par l’idée de vivre dans un rêve.
Les rêves peuvent également détruire la vie du rêveur, car commencer à faire des rêves partagés peut être addictif. Comme dans la scène où Ariane créé des rues à la verticale, en rêve, c’est de la création pure, le pouvoir de faire l’impossible. C’est ce qui rend ce film fascinant, l’infinité des possibilités qui s’offrent au rêveur. Cobb dira d’ailleurs ensuite de Ariane : « La réalité ne va plus lui suffire ». En effet, dans Inception commencer à contrôler les rêves, c’est comme prendre la pilule rouge dans Matrix. Quand on y a goûté, le retour en arrière n’est plus possible quand on sait que de telles choses sont possible. C’est l’imagination comme seule limite. On se rend compte de cette addiction chez le chimiste, où des dizaines de personnes viennent faire des rêves partagés, chaque jour, car quand on fait trop de rêves partagés, on ne rêve plus naturellement. Quand un personnage pose la question : « Il viennent ici pour dormir ? », un autre lui répond : « Non. C’est pour être réveillé qu’ils viennent. Désormais le rêve est leur réalité ». Et pour Cobb, c’est aussi presque le cas. Quand il fait des rêves partagés, il voit sa femme morte, Mel, qui lui chuchote : « Tu sais où me trouver ». Il pense à mettre fin à ses jours, comme si il était dans un rêve et que cela le réveillerait, comme si sa femme avait eu raison de sauter de la fenêtre et qu’elle l’attendait maintenant dans la vraie réalité.
Mais, malgré la vie extraordinaire que mène Cobb, ce sont finalement les choses les plus simples qui le font souffrir, qui lui manque, l’amour de sa femme, de ses enfants qu’il ne peut plus revoir car il est un fugitif, et le plaisir d’avoir un foyer. Il est prêt à tout pour retourner chez lui aux États-Unis, et retrouver ses enfants. Pour revoir sa femme et ses enfants, le seul moyen qu’a Cobb est de rêver artificiellement. Chaque soir, il rêve de ses souvenirs avec eux. Même si les enjeux et les stratégies de ce film ont l’air compliqué, ils se basent, au final, sur les choses les plus simples, et c’est ça qui fait la force de ce film. C’est le désir de retrouver ses enfants, qui pousse Cobb à faire l’inception, c’est sa culpabilité face au suicide de Mel, qui détruit ses plans en rêve, c’est son amour pour elle, qui lui souffle que le rêve éternel à ses côtés, serait finalement préférable à la réalité. Et c’est le besoin de l’amour de son père qu’a le jeune PDG, qui permet à Cobb de réussir l’inception, car il est alors heureux de croire que son père voulait qu’il démantèle l’entreprise car il souhaitait que son fils soit libre.
J’ai personnellement beaucoup aimé Inception. Je trouve qu’il a un côté fascinant, car Nolan peut nous montrer des scènes irréalistes et spectaculaires, dans la mesure où, dans les scènes de rêve, tout est possible. Comme par exemple, quand Cobb tombe dans la baignoire, et que des trombes d’eau s’abattent tout à coup sur lui en rêve. Ce film est également réussi, car il est porté par un casting formidable, Leonardo Dicaprio (Cobb), Ellen Page (Ariane) et Marion Cottillard (Mel), sont autant d’acteurs dont j’admire le travail et dont je suit la carrière. J’aime également beaucoup ce film, car je l’ai vu plusieurs fois, et qu'à chaque visionnage je découvre de nouvelles choses. Comme par exemple, que quand Cobb dit au début qu’il n’aime pas les trains, c’est parce que cela lui rappelle que pour sortir des limbes avec Mel, ils ont dû s'allonger sur des rails à la venu d’un train. Ou le fait que l’architecte, la seule qui connaît l’architecture des rêves, Ariane, tient peut être son nom de Ariane, créatrice du fil d'Ariane qui guide Thésée dans le labyrinthe, dans la mythologie grecque. Nolan pense son film dans les moindres détails, rien n'est anodin. Le film est aussi bien rythmé, entre des scènes d’actions, comme les courses poursuites, et des scènes plus lentes, lors de l’élaboration du plan et sa musique est fascinante ; Time de Hans Zimmer est une musique forte et émouvante. La fin du film conclut parfaitement l'histoire, nous laissant dans le doute, entre rêve et réalité, quand Cobb fait tourner sa toupie, à son retour chez lui, afin de s'assurer que son bonheur est bien réel, et que le film se termine avant que la toupie se soit arrêtée. Mais à mon sens, le plus important est que dès que Cobb voit le visage de ses enfants, il les rejoint, sans avoir vu si la toupie s'était arrêtée, parce qu'en définitif, il se fiche d'être dans un rêve ou dans la réalité, tant qu'il peut les voir sourire de nouveau.
ElaTheve
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le 8 juil. 2020

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Elanore Thev

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