Un parti pris tout public, sans dispersion.

Beaucoup de critiques sur ce film, je vais faire court en redisant ce qui a déjà dû être dit pleins de fois. Mais je le dis quand même, parce que ça m'occupe. Du coup je m'occupe en répétant que répéter m'occupe. Et bien sûr, je pourrais m'occuper en répétant que repéter "répéter" devient lassant et ennuyant quant à la compréhension dudit premier message que je voulais faire passer mais qui est complètement passer à la trappe à force de répéter que je répète vouloir faire court. En gros.

Bon, c'est bon j'ai mon accroche aussi racoleuse qu'inutile. Comment maintenant introduire l'introduction ? Ah mais je sais !

"Ceci est mon introduction:" Oui, c'est pas mal, et ça a le mérite d'être plus claire que mon premier paragraphe imbitable fait à l'arrache. Surtout que j'y ai laissé un piège test que n'auront pas manqués de repérer les cerveaux alertes qui se sont crus malins de brandir l’étendard connu du "Cépafrançécekildilemeussieu".

Beaucoup de bruit pour rien en ce début de critique. Tiens, ça me fait envie de faire un parallèle opportuniste sur Inception. Ça tombe bien dis donc.

Plus sérieusement (si si j'vous jure !), mon premier problème avec ce film ne vient pas de celui-ci mais de ce qui a été dit sur lui. Cela n'a pas influencé la note que je lui ai donnée, mais j'ai besoin de le dire. NON, ce n'est pas un film compliqué à comprendre. NON, ce n'est pas un film compliqué DU TOUT. Je ne sais pas si la production d'Inception a encouragé cette idée, mais vraiment entendre ça m'a toujours fait halluciner. Sous prétexte qu'on parle de rêves et surtout de les encastrer les uns dans les autres avec le rapport au temps que cela impliquerait, ça en ferait un film compliqué. Je ne sais vraiment si cette réputation vient d'une pseudo intellectualisation des scènes ou parce que réellement certaines personnes ont eu du mal à suivre, mais non, c'est un film assez limpide. Et ce n'est pas l'image finale qui y changera quoi que ce soit. J'ai même plutôt l'impression que ce film a été simplifié à l'extrême.

Je m'explique, et c'est mon deuxième mais premier gros désaccord avec Inception, bien que j'ai modéré mon avis après avoir lu certains commentaires. En voyant ce film, j'ai vraiment eu l'impression d'être pris pour un imbécile. Comme si, pour justifier l'utilisation d'effets de mise en scène et d'effets spéciaux pour un film au final plutôt banale, on y aurait ajouté une aide à l'histoire totalement survolée et simplifiée. C'est d'ailleurs un défaut de beaucoup de film d'action, sauf que la plupart du temps ces films sont vendu comme des films d'actions, et non comme des films qui chercheraient à passer au-delà des simples effets visuels. Les rêves font parties de ces choses peu logique, à l'univers au potentiel énorme mais profondément simpliste et autocentré, qui restent encore aujourd'hui hors d'atteinte et dont très peu peuvent se vanter d'avoir pu ne serait-ce qu'une seule fois contrôler. Les rêves n'ont pas de structure, pas de continuité logique pour n'importe qui d'autre que le rêveur lui-même, et même celui-ci ne semble souvent que spectateur des artifices qui le composent. Alors imaginer des "architectes" de rêves, imaginer que des personnes puissent vivre au-delà de ce que perçoit le rêveur est un choix scénaristique aberrant. Nous savons tous ce que sont les rêves; tout ce qui y figurent n'y est que pour former un univers autour de la pensée du rêveur. Vous êtes dans une foule immense, vous voyez une personne, vous lui dîtes bonjour et à peine éprouvez-vous de l'intérêt à la conversation qui s'amorce que déjà la foule a disparu. Comment justifier de ce fait que plusieurs personnes puissent être, malgré cette limité, dans des coins du rêve non même perçu par celui qui en est l'auteur.

Vraiment, je n'adhère pas à cette simplification. Mais ce serait apparemment le rôle de l'architecte. Cette personne qui donnerait un monde cohérent qui supprimerait au final cette limitation, avec pour conséquences le déclenchement d'un mécanisme d'auto-défense. Je simplifie, mais c'est l'idée. Je trouvais ce choix tellement mauvais que j'en ai oublié ce que racontait le film. À bien y regarder, ce n'est que l'histoire d'un homme et d'une femme qui se sont perdu dans leurs rêves, comme des junkies qui deviendraient incapables de se séparer de leur addiction au point d'en oublier la distinction entre le réel et l'irréel. Plus précisément, l'histoire de la culpabilité d'un homme incapable de faire le deuil de son être aimé et de sa culpabilité. Tout le reste n'est que parade visant à rendre l'histoire moins dramatique et plus visuel. Mettre en scène les rêves comme ils sont auraient été absolument géniale bien que casse-gueule, mais, sauf énorme talent des Réalisateur & Cie, aurait provoqué trop de dispersion à en faire oublier ce qui est, de mon point de vu, le nerf central de ce film.

J'ajoute un point positif à la théorie des bagues. Je ne cherchais aucune subtilité, et aurait plus mis ça sur le faux-raccord que sur l'histoire. Voilà ce que j'aime dans un film et que j'ai manqué ici, notamment parce que rien ne laissé présager d'une quelconque subtilité. J'aime qu'on ne nous tienne pas par la main et qu'on laisse l'histoire se dérouler à la bonne observation et au bon suivie du spectateur.

Passé la déception du parti pris, Inception est un film visuel agréable qui se laisse voir sans s'ennuyer. Ce n'est certes pas le film de l'année comme on a pu parfois l'entendre, mais il a pour lui quelques bons points sur lesquels je ne suis pas revenu mais qui sont incontestablement présent.