À quelques jours de la Fête Nationale américaine se produit un événement sans précédent dans l’Histoire : les extraterrestres arrivent ! Des vaisseaux-mères sont déployés au-dessus des plus grandes villes du monde. Quand il s’avère que les visiteurs sont plus du style exterminateur que flower power, l’humanité est engagée dans une guerre pour sa survie. Un ex génie du MIT, le président des USA, un pilote de l’Air Force et un ancien du Viet-Nam alcoolique vont entrecroiser leurs destins afin de faire l’impossible : vaincre les envahisseurs de l’espace !
À l’époque, on regardait les films comme Independence Day d’un œil un peu moqueur. C’est du blockbuster, on sait tous que ce genre de production, c’est un peu con-con, uniquement destiné à en mettre plein la vue. Au regard du nombre de films à grand spectacle réalisés récemment, particulièrement à Hollywood, le film d’Emmerich ferait pourtant presque figure de chef-d’œuvre. Car tout est quand même diablement bien réalisé, dans cet Independence Day. Alors oui, c’est du divertissement de masse, tout ce qu’on veut, reste que c’est du divertissement de qualité. Un classique du genre, suivant assidûment la recette scénaristique habituelle (les gentils s’en prennent plein la poire, retournement de situation, les gentils gagnent, scènes de liesse et fin heureuse.
Alors certes, le scénario est débile au possible : le Secrétaire à la Défense qui n’informe pas le président qu’un vaisseau (appartenant à leurs ennemis mêmes !) a été capturé, le virus informatique fait sous Windows 95 qui neutralise un vaisseau-mère ayant plus de mille ans d’avance technologique… Mais tout est bien dosé : le quota de destruction épique, les très bons effets spéciaux (mention spéciale aux aliens de Patrick Tatopoulos), les moments dramatiques... Ces (anti)héros ont des points faibles, des soucis familiaux, et bien sûr leur combat commun les aidera à se retrouver, aidant le spectateur à s’identifier à eux. Globalement, Emmerich a repris ce qui avait fait le succès de Stargate, la Porte des Étoiles : de l’action, un peu de merveilleux, une bonne B.O et un choix d’acteurs qui fait mouche. Et puis, il y a Jeff Goldblum (qui est moins insupportable que Will Smith). Même si personnellement, je me suis plus reconnu en Russell Casse, le loser alcoolique à l’esprit héroïque, mais je digresse…
Fait assez rare pour être souligné : ici, on n’est pas dans le délire égocentrique de l’Oncle Sam qui sauve le monde entier à lui seul, comme souvent, mais c’est toute l’humanité coalisée qui botte le cul des bestioles intersidérales, et finit par s’unir. C’est beau !
Independence Day est un bon film d’une époque déjà révolue, celle où Hollywood avait les moyens de ses ambitions, en proposant des divertissements pour toute la famille de bonne facture parvenant (malgré leur statut de « film mainstream ») à transmettre de vraies émotions. Certains feraient bien d’en prendre de la graine.