Inglourious Basterds par moktar
Aaaaah, le maitre Quentin est de retour. Et ça se voit, dès la scène d'ouverture. En fait, toute les scènes respirent la mise en scène et l'écriture plus que soignée du réalisateur de Pulp Fiction. Une succession de petites "scenettes" remarquablement orchestrées avec une mise en abîme et un climax toujours bien senti. Il nous ressort ce système à chaque fois, et on y croit encore et encore en se posant la question : quand ça va foirer et surtout comment. C'est juste un grand plaisir de voir des films où le réalisateur s'attarde sur le moindre détail et où il arrive à fondre dans son univers un tas de références récupérées à droite à gauche.
Tarantino s'amuse, fantasme derrière sa caméra. Ce film est son paroxysme si je puis dire car il s'orchestre indéniablement autour des multiples dialogues : tout se joue sur la langue utilisée par les protagonistes et enfin un allemand qui parle allemand, et des anglais et américains qui se font trahir par ce biais, cela rajoute un gros soupçon de réalisme aux films d'époques qui en manquaient. Et puis que dire de la séquence finale où l'on voit la barbarie nazi (tout ce qui peut détruire notre monde) réduite à néant par le cinéma, enfin par l'art en général.
Niveau casting, le seul bémol reste bien évidemment les français. Cela se voit que le film a été traduit sous google : les dialogues français n'ont vraiment pas été adaptés, et les acteurs ont fait ce qu'ils ont pu, et ils auraient pu mieux faire. Car la pépite reste incontestablement M Christophe Walz qui nous livre une interprétation exemplaire du colonel Hans Landa, et rien que pour ça je dis merci à QT pour son flair. Pour le reste la distribution reste impeccable : voir Brad Pitt parlé italien avec un accent du fin fond de l'Amérique ça n'a pas de prix. Si 15€ à la fnac.