Inglourious Basterds par ngc111
Avec Inglourious Basterds on retrouve immédiatement la patte du réalisateur doux dingue qu'est Tarantino. Effusions de sang, violence gratuite, scène de grand n'importe quoi et dialogue futiles... pourtant passionnants !
Toutefois son dernier long métrage ne figurera sans doute pas dans le panthéon personnel de ses films.
La faute à un sujet étrange qui se révèle grotesque : revisiter l'issue de la Seconde Guerre Mondiale d'une manière loufoque et totalement non crédible. Cela nous amène à des scènes comme celle où Hitler se fait "défoncer" la tronche à coups de rafales de mitraillette, ou encore à la vengeance d'une jeune fille juive faisant brûler l'état major nazi en riant aux éclats. Pas vraiment convaincant ni surprenant, ce défouloir anti nazi ne rime à rien et la violence gratuite pourtant si jouissive, voir drôle, dans les autres films du cinéaste américain (Reservoir Dogs, Pulp Fiction) ne trouve ici aucune justification.
Cela aurait pu rendre le film totalement oubliable mais c'était sans compter le coup d'éclat du casting : Christoph Waltz. Son interprétation d'un officier SS, chasseur de juif, est époustouflante. A travers ce personnage, l'acteur dévoile la ruse, le côté pince sans rire, puis bouffon, un être cultivé (polyglotte et capable de subtiles réflexions) mais aussi la froide cruauté, l'appétit du pouvoir et l'absence d'intégrité.
Il faut ajouter à cela quelques scènes, non pas cultes, mais très réussies comme celle du début dans la maison d'une famille française abritant des juifs, ou celle de la taverne où Tarantino prend son temps pour créer et développer une ambiance et une situation de tension latente.
Inégal donc mais pas inintéressant, Inglourious Basterds vaut le coup d'œil pour les quelques scènes réussies et la prestation d'un acteur en état de grâce ; mais il souffre d'un cadre historique bafoué de fort mauvaise manière et d'un manque de cohésion globale.