Tarantino a rarement fait dans la dentelle pour mettre en scène de l'action et des règlements de compte. Mais enfin, tant qu'il s'agissait de pures fictions, on avalait sans tousser les carnages bien réglés au flingue ou au sabre.
Mais là, il y a de la seconde Guerre Mondiale, du Hitler hystérique, des Juifs, du cinéma sous l'Occupation. Et Tarantino détourne ouvertement quelques évidences historiques: il attribue la mort de Hitler à quelques résistants animés d'une juste fureur vengeresse, l'ensemble ayant lieu dans un petit cinéma parisien, afin de satisfaire la Passion de Saint Quentin relative au caractère cathartique du cinéma.
C'est pousser le bouchon du détournement historique un peu loin, et la seule adhésion que l'on peut accorder au film après un coup pareil est conditionnée par l'adhésion sans réserve aux partis pris de Tarantino.
On retrouve les longues scène de bavardages lassantes chères à notre réalisateur. Christopher Waltz est extraordinaire dans son rôle de nazi jouissant de l'être, et Brad Pitt présente des talents humoristiques bien venus.
Amusons-nous, mais laissons notre esprit critique au fond d'un bol vide de pop-corn.