Inglourious Basterds est un véritable film de guerre, genre particulier dont il nous rappelle, à l'heure des grandes (re)productions speilbergiennes uniformes, la grande richesse, qu'il s'agisse des personnages, de l'esthétique, des points de vue adoptée ou même des réceptions que nous en avons, nous, spectateurs.

Se retrouve dans cette démarche son sens baroque et son plaisir à systématiquement repousser les limites des genres à partir d'éléments narratifs communs. Kill Bill ressemblait déjà à une synthèse jouissive des dénominateurs communs du Western Spaghetti et du film de sabres Japonais.

Dans Inglourious Basterds, le même esprit de synthèse est à l'œuvre, toujours assimilé au plaisir d'un cinéma référentiel pour explorer la richesse d'un genre qui finalement s'est marié positivement avec de nombreuses cathégories narratives : la comédie, le western, la propagande, le drame etc.
Inglourious Basterds exploite jusqu'à leur frontière chaque catégorie, les fait communiquer en confrontant leur différents personnages. En ce sens, il s'apparente largement a un pastiche.
L'actrice/espionne d'un To be or not to be, le nazi haut gradé, charismatique et maniéré d'un Cross of Iron, les gangsters/soldats, batards hybrides d'un Verboten ! ou d'un Dirty Dozen, l'espion "so british" offrant un aperçu du savoir-vivre que sait garder un gentleman aux services de sa majesté, tous ses personnages se retrouvent réunis et réécris pour une intrigue aux dialogues internationaux a la D-Day.
Et d'un seul coup, tout le cinéma de QT réapparait et propulse ces codes établis a leurs acmés : la frontière des langues devient un véritable outil de suspens tout en explorant avec brio les subtilités de chacune d'entre elles, l'image est obséder par le western spaghetti, la comédie recouvre le tout d'une ironie grinçante et permet la mise en place d'un véritable discours amoureux du cinéma et conscients de ses dangers.
Car comme hitler, nous spectateurs nous dégustons dans notre fauteuil de cinéma chaque "massacre" que la toile nous laisse bien regarder. Voila pour les dangers, la véritable vision c'est celle d'un cinéma puissant, art privilégié de cette bonne vieille catharsis qui nous est cher, et qui a le pouvoir de tout changé, même l'histoire.

Créée

le 22 mai 2012

Critique lue 959 fois

13 j'aime

4 commentaires

Vividly

Écrit par

Critique lue 959 fois

13
4

D'autres avis sur Inglourious Basterds

Inglourious Basterds
Hypérion
8

Tarantino, polyglotte à dessein

Après le décrié Boulevard de la Mort, qui ne s'apprécie pleinement qu'intégré à la pellicule de Grindhouse, Tarantino s'est lancé avec un enthousiasme évident dans son western sur trame de seconde...

le 21 nov. 2011

105 j'aime

8

Inglourious Basterds
fifi_
2

Critique de Inglourious Basterds par fifi_

Il y a longtemps, Quentin faisait des films. Il faisait Reservoir Dogs, c'était pas mal, un peu surestimé mais pas mal. Il faisait Pulp Fiction, c'était mieux, toujours surestimé mais mieux. Il...

le 25 juin 2010

94 j'aime

56

Inglourious Basterds
Grard-Rocher
8

Critique de Inglourious Basterds par Gérard Rocher La Fête de l'Art

En pleine occupation allemande la famille Dreyfus vaque à ses activités dans leur maison retirée du village lorsque des soldats allemands débarquent. A leur tête le colonel Hans Landa.Cet homme est...

92 j'aime

14

Du même critique

L'Écume des jours
Vividly
10

Ecrire en Jazz....

"Il y a seulement deux choses: c'est l'amour, de toutes les façons, avec les jolies filles et la musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington. Le reste devrait disparaître car le reste est...

le 20 févr. 2011

32 j'aime

1

Inglourious Basterds
Vividly
9

Les truands extraordinaires

Inglourious Basterds est un véritable film de guerre, genre particulier dont il nous rappelle, à l'heure des grandes (re)productions speilbergiennes uniformes, la grande richesse, qu'il s'agisse des...

le 22 mai 2012

13 j'aime

4

L'Opéra de quat'sous
Vividly
10

Disposez ! Nom de Dieu... et réfléchissez ! personne ne le fera à votre place...

"Pénétrez en ma compagnie ! Exégètes de réclames pour savon à six sous, Lecteurs avides, au bon goût de déchriffrer les pensées de Pascal, un samedi soir, au fond d'une calèche fortuitement égarée...

le 3 nov. 2011

9 j'aime