La principale qualité de ce film, selon moi, est à la fois d'être dans la continuité du réalisateur mais aussi de présenter quelque chose de nouveau. Pour son sixième film (ou septième si on compte Kill Bill comme deux films-ce qui est officiellement le cas), on ne nous plonge plus dans une Amérique contemporaine mais dans la France sous l'occupation nazie. On fait place aux jolis soldats dans des uniformes parlant français ou allemand avec un accent non dénué de charmes.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la réalisation est impeccable. Plein de bonnes idées savamment exploitées, la caméra se "promène" avec une fluidité exemplaire. L'immersion est renforcée par la présence d'une musique certes sporadique, mais que je qualifierai d'intense, car elle vient "dramatiser" des événements empreints d'un certain cynisme.
Pour le scénario, nous avons affaire à une histoire de vengeance somme toute immorale, étant donné que la violence sera au rendez-vous. Au programme, longs dialogues, effusions de sang, meurtres par centaines à coups de fusils pour la plupart, y'a pas à dire, on est servi ! Tarantino transposé dans une uchronie, c'est un mélange qui fonctionne plutôt bien : l'ambiance est au rendez-vous, et il a su marier à merveille l'ensemble comme le nouveau.
Inglorious Basterds est donc tout ce qui fait un bon Tarantino. Comme la plupart des autres, quelques défauts viennent un peu l’entacher : absence de réplique véritablement mémorables, scènes assez inégales (tout comme le jeu d'acteur, Christopher Waltz interprète à merveille son personnage, et il fait un peu de l'ombre aux autres, hélas).