Paul Thomas Anderson est un réalisateur qui prend le temps de nous offrir des œuvres extrêmement poussées cinématographiquement. Magnolia, Boogie Night, The Master sont des exemples parmi d’autres de la qualité de ses œuvres. Avec Inherent Vice, le réalisateur montre sa fidélité aux formats longs mais moins aux scénarios surprenants. L’histoire insiste davantage sur la personnalité des personnages que sur la puissance des faits. Joaquin Phoenix et ses collègues sont installés dans une atmosphère de paranoïa et c’est cet ensemble de délire, de mélancolie et de psychisme qui est mis en valeur. Le scénario lui est lent. Si le temps ne se ressent pas, il manque néanmoins une énergie qui ferait rebondir le film. Inherent Vice est une œuvre réussie mais qui tombe dans le déjà vu des années soixante-dix. Peut-être qu’Anderson a besoin de changer de période pour retrouver l’ardeur de ses trente ans.