Petite surprise de l’été 2013, Insaisissables avait surpris pas mal de monde. Si le film (comme toute œuvre cinématographique, qu’elle soit mauvaise ou culte) a ses rétracteurs, il avait su s’imposer en se présentant ni plus ni moins comme un divertissement efficace, sans aucune prise de tête, alors qu’il n’était pas spécialement attendu, comparé à d’autres blockbusters qui, eux, se sont cassés les dents sur le plan critique et/ou commercial (Man on Steel, Percy Jackson 2, Lone Ranger…). Succès oblige, voici donc la suite qui débarque sur nos écrans, trois ans après, dans l’espoir (en tout cas pour la production) de réitérer la réussite. Si, disons-le d’office, l’équipe du film n’a pris aucun risque pour assurer ses arrières, il faut bien avouer que cet Insaisissables 2 suit aisément les traces de son aîné pour accomplir son but premier : divertir.


Si vous n’avez pas aimé le premier opus, il vous est plus que conseiller de détourner votre chemin, cette suite étant exactement du même acabit que celui-ci. À savoir un film mettant en scène une bande de magiciens braqueurs qui usent de tour des plus invraisemblables et impossibles à réaliser dans la vraie vie (à moins d’être un véritable magicien sortant tout droit de Poudlard), impliquant l’utilisation parfois excessive d’effets spéciaux numériques (comme en témoigne ici la séquence du passement de carte). Le tout en mettant en place des personnages hautement clichés, des situations mille fois vues, un humour bien hollywoodien et une mise en scène impersonnelle parfois poussive. Mais l’important n’est pas là ! Car comme son prédécesseur, Insaisissables 2 se comporte tel un tour de magie à grand spectacle : ne vous fiez pas aux défauts, du moment que le tout est mené avec entrain et savoir-faire, et que le résultat impressionne, laissez-vous prendre au jeu pour être diverti !


Par contre, il est vrai que le résultat s’avère moins prenant que pour le tout premier. La faute principalement à un script ronronnant qui ne fait que reprendre ce qui a déjà été fait, donnant ainsi l’impression d’une intrigue qui tourne en rond au bout d’un moment. Ce qui pousse par instant le film dans une facilité parfois grossière, s’enlisant dans un humour un chouïa lourdingue (le coup de Merritt McKinney et de son frère jumeau) et dans un sens du spectacle moins impressionnant (les révélations et divers autres retournements de situation étant peu concluants). En même temps, la mécanique est désormais connue d’avance et, comme les ficelles sont maintenant repérables, le tout se révèle être bien plus prévisible qu’auparavant.


Mais encore une fois, il y a suffisamment de matière en jeu pour qu’Insaisissables 2 soit un divertissement des plus efficaces (surtout en cet été 2016 pour le moment fort décevant). Tel un rythme bien mené qui n’ennuie aucunement, des comédiens qui s’amusent comme il faut (dont les deux petits nouveaux que sont Lizzy Caplan et Daniel Radcliffe), des séquences prenantes et un aspect « show à l’américaine » qui en met plein les yeux (qui pourra également déplaire à certains, étant un peu trop tape-à-l’œil). Le film propose avec générosité de la magie à tout-va, de l’action, de l’humour, du suspense… tout ce qu’il faut pour faire passer un agréable moment lors de son visionnage ! Et si l’on pouvait avoir peur de la présence de Jon M. Chu à la réalisation (à qui nous devons Sexy Dance 2 et 3, G.I. Joe : Conspiration, Justin Bieber : Never Say Never et Jem et les Hologrammes, remplaçant pour le coup Louis Leterrier), il surprend par son efficacité, à défaut de proposer quelque chose qui lui soit propre.


En clair, Insaisissables 2 est un divertissement hollywoodien pur et dur. Le genre à ne pas avoir peur de ses défauts scénaristiques et techniques, ayant les cartes en mains pour remplir aisément son cahier des charges sans prendre la tête. Et c’est vraiment agréable de se laisser aller de la sorte ! Après, pas sûr que la mécanique persiste autant avec un troisième épisode, déjà prévu pour 2018. Il serait peut-être temps à la franchise de se renouveler (ou bien de s’arrêter dans le meilleur des cas) avant que la magie perde de son charme.

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