That’s all folk.
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Je ne connaissais pas vraiment les Frères Coen qui m'apparaissaient de mémoire comme des scénaristes doués mais peu innovants et de médiocres réalisateurs. Mais le film que j'ai vu avant-hier est un chef d'œuvre. Rarement des films ont captés la perdition d'un être avec autant de dignité et respect. J'ai pensé aux films de Visconti, et surtout à La rue de la Honte de Mizoguchi. La même humanité, et le regard vrai, dénué de tout jugement, sur le mal être. Cette juste approche de l'humanité trouve son écho dans l'objet qui est filmé: la marginalité d'un guitariste dans un entre-deux musical et social. Pauvreté, force, phobie, folies passagères, amour... Ces pressions qui déchirent les marginaux. Tout y est filmé sans atténuation mais modestement. L'histoire vraie de l'obscurité, sans noirceure, si ce n'est lumineuse.
Je regrette simplement deux choses: la première n'a pas lieu d'être et m'est toute propre mais je déteste la photographie de Delbonnel que je trouve laide et grotesque. Je m'arrache déjà les cheveux que Sokurov est fait appel à lui pour ses films. En quoi ce filtre jaune-pisse et ses teintes immondes inspirent de la beauté ?
Secondement je trouve cela dommage de faire un film sur la pauvreté en employant des acteurs millionnaires. Il y a un problème d'honnêteté qui est retranscrit à l'écran. Ce sont des jeunes musiciens folks new-yorkais ou des amateurs qui auraient du être employés. Le film ne requiert pas les talents d'un interprète particulier. Tout bon film peut se passer d'acteurs professionnels. Parfois ça peut aider, mais bien souvent ça fausse le tout.
Créée
le 28 mars 2018
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