Une "œuvre" étonnamment oubliable.

2002, l'année de "8 Mile", "Les Sentiers de la perdition", "Gangs of New York", sans oublier l'inégalable "Resident Evil". Pardonnez-moi, j'ai glissé sur mon clavier, je voulais dire le minable. 2002 est une année pour le cinéma américain comportant un bon nombre de ratés, mais aussi un nombre non-négligeable de bons films comme cités précédemment. Mais que vaut alors cet Insomnia, un film réalisé par Christopher Nolan et ayant notamment gagné le Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur scénario de cinéma, le prix Robert du meilleur film américain et le Satellite Award du meilleur montage. Sans compter, la présence de deux pointures du cinéma dans les rôles principaux soit Al Pacino et Robin Williams. Ce film doit donc être d'une qualité indiscutable ? Bah enfaite non.

Le film n'est pas mauvais, c'est sur, mais il n'a tout simplement rien de marquant pour son genre malgré la promesse faite sur le papier. Je suis conscient que toute note est subjective, mais j'ai du mal à concevoir que l'on puisse mettre 9 ou même 10 à ce film et qu'il puisse être considéré comme le meilleur film américain de l'année à côté de "Gangs of New York", à la rigueur le Prix Edgar-Allan-Poe récompensant les meilleurs polars, lui pourquoi pas, mais sinon je ne comprends pas !

Commençons par la réalisation. Elle n'a rien de particulier, ce film étant le premier de Nolan auprès de la Warner, avant d'entamer notamment le premier Batman, est en somme réalisé comme tout polar américain. Alors ce n'est pas rare pour Nolan de se conformer à Hollywood dans ses réalisations cependant, il y ajoute toujours une touche personnelle afin de se distinguer d'autres films et souvent, je suis le premier à m'en plaindre, car il part dans des écritures faussement complexes pour mystifier son audience. Ici, rien du tout. Alors certes, comme un bon nombre de ses films, Nolan a ici comme fil conducteur le temps, avec lequel il aime en général jouer. Cependant, ici, le temps justifie l'insomnie, en effet l'enquête se déroulant en Alaska, à la période de l'année où ils ont 24 heures de soleil, la nuit ne tombe jamais, ajoutez à cela le fait qu'il soit hanté par les mémoires de son coéquipier qu'il a tué, vous avez là l'étendue du travail du temps dans cette œuvre.

Maintenant, qu'en est-il du scénario? Déjà, soyons clair, ce film étant un remake du film norvégien éponyme d'Erik Skjoldbjaerg, il n'a rien d'original, comme tout remake américain de film à succès à l'étranger, car Hollywood se doit de voler la vedette à des films originaux non-américains. Mais bon passons ce détail, que vaut-il vraiment ? Encore une fois pas grand chose, il est divertissant, mais oubliable dans son genre. L'histoire est prévisible à mourir, sans réelle surprise, l'enquête est à dormir debout et pas digne d'un grand polar, l'antagoniste bien que joué par Robin Williams est plat à mourir et totalement oubliable, si ce n'est que pour le fait que Robin Williams campe ce rôle. Le protagoniste quant à lui joué par Al Pacino est un peu plus intéressant, on nous décrit notamment un policier talentueux de Los Angeles avec de la bouteille, mais qui n'est pas tout blanc et qui est à la verge de perdre son métier ce qui va le motiver à prétendre qu'il n'a pas tué son coéquipier. En soit sa psychologie est intéressante, mais elle est adressée de manière trop anecdotique pour réellement relever le niveau de ce film. En somme, il y avait de bonnes idées derrière ce personnage, mais elles ont été traités qu'en surface.

Pour conclure, on a donc à faire à un film divertissant qui se regarde qu'une fois et qui se perds dans son genre de par son réel manque d'originalité derrière le scénario. Un polar oubliable en tous points si ce n'est que pour son casting.

sAde_
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le 26 oct. 2020

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6

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