On a voulu voir dans le film d'Elia Suleiman un petit chef-d'oeuvre de burlesque, notamment en raison du visage impassible et triste du réalisateur-acteur rappelant Buster Keaton ou de ces plans fixes, façon Jacques Tati, épiant des moments cocasses ou embarrassants. Cette filiation n'est pas complètement usurpée mais de là à dire que le film est drôle...
Film étrange et taciturne, "Intervention divine" évoque la Palestine et les territoires occupés en deux parties distinctes aussi insolites l'une que l'autre, ainsi qu'on peut le voir dans cette scène à Nazareth où
un Père Noël est poursuivi par de jeunes palestiniens en colère ou dans cette autre, plus irréaliste encore, où une silhouette palestinienne combat des policiers israéliens comme dans un jeu vidéo.
Dans un premier temps, Le cinéaste filme la ville de Nazareth déserte et paisible, invoquant une douceur de vivre toute méditerranéenne, où quelques habitants montrent des attitudes bizarres et fantaisistes. La seconde partie du film, plus allégorique que loufoque, se déroule aux abords d'un poste-frontière.
Parfois obscur, le rythme lent, le film n'est pas précisément une comédie débridée... Et si la dérision mélancolique et les inventions surréalistes de l'auteur ne masquent pas la gravité du conflit israélo-palestinien, l'approche singulière de Suleiman nous en éloigne en définitive parce qu'elle ne séduit ni ne convainc vraiment.