Beau comme le vide...

A la vue du trailer et à la lecture du titre, on pouvait s'attendre à une plongée introspective dans un monde vacillant entre majesté intemporelle des montagnes et fureur de vivre des humains. Entre chamanisme ancestral, gardien du temps, et défiance des humains contre ces dieux de neige. Il n'en est finalement rien. INTO THE MIND est un titre que l'on pourrait qualifier de mensonger.

Aucune interrelation entre le patrimoine du lieu et ces petits occidentaux qui viennent le descendre. Le film est un vidéoclip géant de 80 minutes, une pub pour Red Bull + Gopro qui ne cherche visiblement pas à tirer quelque leçon de cet incroyable lieu.

Exemple flagrant lorsque l'un des alpini-skieurs (sic) décide de rebrousser chemin tandis que son compagnon choisit de continuer l'ascension : une fois au sommet, flashback "quand j'étais jeune et que j'apprenais à me relever de mes gamelles" (notons l'effort d'insérer un semblant de tension psychologique) puis plan serré... sur les skis prêts à dévaler la pente. Pas de contemplation, aucune réflexion, le film ne prend pas le temps, il enchaîne les plans comme des diapos de cartes postales. A aucun moment on en sent INTO THE MIND. Même pas into the shoes.

Certes, visuellement chaque plan est très beau. Mais pas le temps d'admirer, tout s'enchaîne à une vitesse frénétique sur une musique électro-tribale inappropriée. C'est un film égocentrique qui laisse la très désagréable impression d'une invasion occidentale, un culte de la réussite de l'individu détaché de la Nature, et un pillage culturel sans conscience.