J'étais partie pour ne jamais voir ce film. L'affiche me donnait envie de rire et la bande-annonce ne m'avait pas beaucoup alléchée. Et puis, le buzz a piqué ma curiosité. Si même mon père, qui ne va au cinéma qu'une fois tous les 5 ans, avait vu (et aimé !) le film, je devais absolument en avoir le cœur net.

Je m'attendais à une comédie gentillette avec des acteurs « sympas », des dialogues « sympas » cousus à un bon fond populaire. Ma surprise m'a étreinte dès les premières secondes du film. Ce tandem improbable dans une voiture qui fonce en plein Paris sur fond de piano aérien, j'en ai eu la chair de poule. A partir de cet instant, une indescriptible alchimie s'est créée entre le film et la salle. Il y a un nom pour ça : la magie du cinéma.

Ce film est en tous points quasiment parfait. Déjà, c'est une bonne comédie car elle fait rire. Je n'avais pas autant ri au cinéma depuis des lustres, en rire à en avoir les larmes aux yeux. Bien évidemment, le grand coupable est Omar Sy qui, pour moi qui ne le connaissais que (ou presque) pour le SAV, m'a bluffée par son talent, son charisme et son jeu d'acteur impeccable. Ses répliques font mouche à chaque fois sans pour autant sombrer dans le films à gags enchaînant les blagues toutes les 1 minutes 30. Les dialogues sont savoureux, intelligents, jamais clichés (malgré ce type de sujet, il faut le faire) et sonnent juste.
Le duo Cluzet / Sy est évident, Cluzet étant comme à chaque fois excellent car c'est un acteur excellent point final. Même en fauteuil, même sans rien dire, même avec une barbe à la Jaurès. Ce couple improbable et intouchable, bien qu'exceptionnel, reste cohérent. Bien sûr, le fait qu'il s'agisse d'une histoire vraie accentue ce sentiment. Mais même sans cela, le scénario est tellement bien tourné qu'une fiction de bout en bout aurait sans doute eu le même impact.

La réalisation donne le ton : simplicité. La caméra des deux collègues Nakache et Tolédo ne cherche jamais à transcender ce qu'elle montre, sans non plus glisser vers une facilité documentaire. Elle possède un vrai rythme. Les réalisateurs ont sans nul doute plus cherché du côté de la musique une réelle patte à coller au film. Très présente mais jamais soulante (peut-être lors d'une seule scène que j'ai noté) elle enveloppe le film d'un cocon à la fois doux et familier. Entre le classique et Earth, Wind and Fire, la BO est jouissive, sans compter ce magnifique morceau au piano (désolée flemme de chercher nom et compositeur) qui reste entêtant encore longtemps après le film.

Alors non, ce n'est pas un film évident dans ce qu'il montre car il évite énormément d'écueils. Ce n'est pas non plus une comédie facile, de ce genre que l'on nomme « commerciale ». C'est réellement un film d'auteur avec un scénario soigné, des acteurs aux petits oignons, énormément d'humour mais également très touchant sans être larmoyant. Une pépite donc.

Allez le voir vite, pour qu'il batte les Ch'tits ! L'honneur du cinéma français sera sauf !

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le 12 déc. 2011

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Before-Sunrise

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