Quennu-Oh (je n'avais pas mieux)

Il m'a fallu deux visionnages pour comprendre ce qui fait le plus gros défaut d'Inu-ho. Un premier durant lequel j'étais en forme, près à donner un peu de moi au film et à me laisser emporter par la musique, près à vivre le film comme un concert, près à l'apprécier. Un état d'esprit qui m'a permis aussi d'apprécier la folie visuelle de chaque instant, passant d'une technique d'animation à une autre, pleine d'idées sur comment représenter l'univers de quelqu'un qui ne voit pas. Rajoutez à cela toute la réflexion autour de l'art et des ses révolutions, de prendre la tradition et la briser, déchaîner les foules, oublier les vieilles histoires pour en raconter de nouvelles. Un art dont on montre les ficelles, les mécanismes, les cordes et les poulies qui permettent au spectacle d'Inu-Oh d'être autant flamboyant, et ça fait du bien de parler un peu d'art vivant et des codes qui le sous-tendent. Je sortais de la salle avec l'envie de danser et de mettre du rock à fond dans mes écouteurs, encore éblouis de tout le talent de Masaaki Yuasa.

Mais voila, par un concours de circonstances je suis amené à voir une deuxième fois le film, et ce un soir où j'étais particulièrement fatigué. Oui il faut bien l'admettre dans cet état il est difficile de l'apprécier, la narration est chaotique, trop d'informations en un laps de temps réduits, les scènes de musiques sont longues et autant de dire qui si vous avez plus une envie d'une camomille que d'aller voir un concert de rock, l'alchimie risque de ne pas fonctionner.

En conclusion, mon avis est mitigé mais je reste sur ma première impression, et je ne peux que vous inviter à vous faire le vôtre, essayez de donner un peu de vous au film et vous verrez bien s'il vous le rend au centuple ou s'il vous abandonne aux bras de Morphée.