Boulets Fermiers

Invasion of the Blood Farmers fait parti de ces petits films d'exploitation tournés pour une misère avec quelques acteurs et actrices de fortune choisis parmi les proches du réalisateurs et quelques locaux de l'endroit du tournage. Ce type de production qui trouvait toujours un chemin de traverse vers les drive-in et les salles de quartier donne rarement des merveilles de cinéma mais parfois de sympathiques séries Z voir de réjouissants nanars, même si le plus souvent ça donne surtout des mauvais films comme c'est le cas ici.

Invasion of the Blood Farmers nous raconte l'histoire d'une sorte de secte de fanatiques qui tente de ressusciter une déesse millénaire en lui procurant du sang. Avec l'aide de quelques fermiers, ils kidnappent des autochtones qu'ils vident de leur sang, tandis qu'un scientifique tente de comprendre de quel mal souffre une malheureuse victime qui s'est retrouvée morte ensanglantée dans le bouge local servant de troquet.

Invasion of the Blood Farmers c'est 24 000 dollars de budgets, quelques week-ends de tournage, une maison prêtée qui servira pour tous les décors du film, des proches, de la familles et des locaux payés en pack de bières en guise d'acteurs et quelques litrons d'un faux sang couleur fuchsia pas des plus crédible. Le film avait pourtant un certain potentiel, il débute dans une atmosphère de folk horror avec cette secte millénaire qui attend son heure pour pouvoir régner sur la terre, mais c'est avant de bifurquer vers le film de bons bouseux menaçants. Malheureusement l'illusion ne va pas durer bien longtemps et l'arrivée d'un premier type agonisant dans une chemise couverte de tâches de sang d'un rose douteux en gesticulant autant du croupion que la langue va définitivement sceller le sort du film, ça va être fauché, ça va être mauvais et comme ça ne va pas forcément être très drôle, ça va être très très long. Et effectivement le film est assez chiant à regarder entre son intrigue minimaliste, ses comédiens à peu près tous aussi mauvais les uns que les autres , son sang de couleur rose douteuse comme si on avait tranché les veines de Barbie et son inaction chronique. Au bout d'un moment même le plaisir coupable de voir des bouseux en salopette avec des tronches de fausse couches enlever des jeunes filles pour leur aspirer le sang avec un compresseur dans des vieux bruits d'aspiration de milk-shake ne suffit plus pour passer un bon moment. Entre cabotinage et jeu apathique pas un seul représentant du casting ne parvient à rendre son personnage un minium crédible à l'image de ce pseudo scientifique fasciné par ce sang couleur Dragibus qui fait de la mousse et augmente tout seul de volume....

Le seul truc qui m'aura fait sourire niaisement est la toute fin du film, pas qu'elle soit plus mal foutue ou ridicule que le reste mais simplement parce que au moment de la résurrection de la grande prêtresse endormie dans son cercueil en verre comme Blanche Neige on apprend qu'elle s'appelle Ohnorrid. Et pour la réveiller nos fermiers en salopettes, qui pour l'occasion se sont collés des sac sur la tête, braillent ensemble : "Hail Honorrid - Hail Honorrid" ce qui dans une oreille distraite et vaguement inattentive ressemble beaucoup à : "Hémorroïdes" , ce qui objectivement n'est pas le plus classe des chants d'incantation possible même pour une secte de bouseux payés à coup de 1664. Le film s'achève, et nous achève sur un happy-end à la con ou tout le monde rigole bêtement comme dans l'épilogue d'une série des années 80.

Le meilleur de Invasion of the Blood Farmers reste incontestable son titre et sa très belle affiche, l'art de vendre du rêve pour proposer un bien mauvais trip qui finit par vous faire rire bêtement du premier truc que vous allez comprendre de travers.

Ma Note Nanar : 04/10