Invincible, c'est l'histoire vraie de l'athlète olympique Louis Zamperini, bombardier pendant la Seconde Guerre mondiale, et capturé par les militaires japonais après avoir passé près de cinquante jours naufragé en mer. Un récit absolument incroyable qui s'est joué, avant tout, par la volonté de ce jeune homme qui a su se relever et défier les obstacles. Néanmoins, Angelina Jolie peine à réellement le mettre en valeur. Découpé basiquement en deux parties d'une heure, le long-métrage nous fait d'abord subir un historique bien sélectif du héros. On a donc le droit à un montage grossier façon téléfilm qui alterne flashbacks sur sa jeunesse friponne, ses débuts dans la course et les déboires militaires qui vont mener au crash de son avion dans l'océan. Plutôt ennuyeux, même si intéressant par endroit, surtout que l'on sent bien qu'Angelina cherche à extrapoler tout le caractère cinématographique de cette aventure. Et puis, sa réalisation est foncièrement fade, bien trop lisse pour ce qu'elle met en scène, pleine de gimmicks vieillots, et supportée d'une musique emphatique de Desplat.
Heureusement, l'autre moitié du long-métrage relève le niveau - c'est d'ailleurs l'attrait principal du récit - même si loin d'être parfaite, là encore. On notera la prestation de Jack O'Connell, dans le rôle principal, difficilement reconnaissable quand on a pris l'habitude le voir jouer des bad boys. Il y a aussi Miyavi, artiste japonais qui abandonne ses accoutrements androgynes colorés pour rentrer dans la peau de ce sergent japonais considéré comme un des plus grands criminels de guerre pour ses tortures envers ses prisonniers : Mutsuhiro Watanabe. Il a définitivement ce regard perçant, vicieux et impitoyable requis. Toutefois, le jeu de Miyavi finit plus par virer à l'imitation forcée qu'à personnifier l'homme. Ce qui est dommage, et à l'image d'Invincible qui fait plus dans la démonstration que la réflexion. Le film n'en est pas moins exempt de beaux moments, à arracher parfois quelques frissons d'ailleurs, mais Angelina perd trop de temps sur la présentation pour ne consacrer que quelques phrases tirées de Wikipedia à son épilogue, alors qu'il s'agit assurément de la plus belle partie de l'histoire de Zamperini.