Iron Maiden

Revoir Iron Man aujourd’hui, après le passage au rouleau-compresseur du MCU sur l’industrie cinématographique, renvoie un sentiment particulier. L’expression d’origin story y prend tout son sens et toute sa saveur. Bien loin de Thanos et des menaces dantesques, l’histoire se recentre ici sur un cadre plus réaliste. Les évènements auxquels se confronte Tony Stark, campé par le terriblement charismatique Robert Downey Jr., rendent tangible la naissance du super-héros. Cette longue section où il se retrouve aux mains de terroristes offre un arc terre-à-terre au personnage. Même sans attachement quelconque à l’univers de Marvel, difficile de ne pas apprécier cet effort de construction.

Certes, Iron Man n’est en rien révolutionnaire, et s’inscrit dans la recette qui sera éculée dans les années à venir par ses cadets. L’évolution du personnage principal, les obstacles qui se dresseront sur sa route, et la résolution des problèmes sont relativement simples et prévisibles. L’antagoniste principal manque certainement de substance et, au-delà de la construction narrative, le choix de la guerre d’Afghanistan comme toile de fond n’est qu’un prétexte au bon déroulé du scénario. Le conflit est usurpé, et un vrai traitement de la chose aurait sûrement crédibilisé l’évolution de Stark ; rien de surprenant pour une production Marvel qui vise avant tout le très grand public…

Ce n’est pas pour autant que le long-métrage n’arrive pas à tirer quelques épingles de son jeu. Comme avec ces quelques transitions, qui désamorcent la phrase venant d’être énoncée, sans jamais que cela ne semble forcé dans le montage. À l’image du personnage de Tony Stark, elles sont surprenantes et accentuent sa désinvolture. Plus généralement, le film trouve un excellent équilibre entre le ton dramatique et humoristique. L’arrogance cynique de son protagoniste aurait facilement pu nuire à la balance ; il n’en est rien.

En bref, Iron Man coche toutes les cases du bon film de super-héros et se regarde encore avec plaisir. Il reste simple et, malgré sa dimension plus « réaliste », il ne prend absolument aucun risque dans le spectre des productions Marvel. Il épouse néanmoins la forme de son protagoniste : fun, décomplexé, il pose la première pierre d’un univers qui suivra constamment ses traces (avec plus ou moins de réussite).