Isabelle, duchesse du diable par Wykydtron IV

Comme pour Torture dungeon, Guru the mad monk, Le grand inquisiteur ou The masque of the red death, j’ai vu Isabelle duchesse du diable dans l’espoir de tomber sur une fiction présentant du médiéval trash.
Comme pour Torture dungeon d'Andy Milligan, j'ai eu de l'intérêt pour Isabelle duchesse du diable en premier lieu parce qu'on en parlait dans un topic de bd-trash, sur les films faisant penser aux BD d'Elvifrance.
Isabelle duchesse du diable est d’ailleurs carrément l’adaptation du fumetti éponyme, et en fait la seule adaptation d’une BD Elvifrance qui existe, si on excepte le film "Zara la vampire", qui apparemment n’a pas grand-chose à voir avec le matériel d’origine.
J’étais intéressé parce que c’est Elvifrance. Mais je n’avais lu aucun "Isabella", et je n’ai pu en trouver aucun numéro à lire avant de me lancer dans le film.
Je savais que, contrairement à la BD, dans le film Isabelle ne perd pas sa virginité en étant violée par un ours. Ca semblait indiquer que l’adaptation ciné serait plus sage qu’une BD Elvifrance classique (déjà que celle-ci est assez soft paraît-il), mais bon, on fait avec ce qu’on a. En attendant qu’un jour il y ait une adaptation de Zobot…
Je n’ai pas vu Angélique marquise des anges non plus, dont la BD s’est pas mal inspirée on dirait, je n’ai pas bien fait mon travail préparatoire, en effet.

J’ai vu le film en qualité VHS crade, avec un recadrage 4/3 merdique et un bruit de grésillement permanent, un volume sonore qui varie, et un doublage US plutôt nul où il manque pas mal de bruitages. Wouh !
L’histoire est celle d’Isabelle, la fille d’un duc, qui se fait assassiner sous ses yeux alors qu’elle n’est qu’une enfant. Sans savoir qu’elle a des origines nobles, elle grandit parmi des vagabonds, parmi lesquels un bandit bègue nommé Diego qui est amoureux d’elle. Un jour qu’il vole un poulet et qu’Isabelle le défend, elle est sauvé d’un châtiment de flagellation par le chien qu’elle avait lorsqu’elle était enfant, qui la reconnaît. Que le spectateur ne s’inquiète pas : Isabelle sera fouettée plus tard, tout en étant topless.
Après cela, notre héroïne est recueillie chez une famille noble, mais le meurtrier de son père essaye de l’éliminer, de peur qu’elle ne vienne réclamer ce qui devrait lui revenir de droit.

Les premières minutes donnent le ton : "Isabelle duchesse du diable", c’est assez bête, et rempli de sexe gratuit.
Bête parce qu’un méchant paye un traître qui le fait entrer dans le château du duc, mais le tue l’instant d’après, sans prendre la peine de récupérer son argent.
Le sexe, on le trouve à foison, c’est comme chercher du foin dans une botte de foin.
Un plan inutile sur une femme qui se fait habiller, lors de l’attaque du domaine du duc ; des servantes qui se font attaquer et, sans qu’il y ait viol, on dévoile leur poitrine quand on les tue ; une femme dit à Isabelle, sans vraiment de raison, "viens prendre un bain, tu trouveras ça tellement relaxant". Bon, je peux pas trop me plaindre, quand elle se met à laver l’héroïne et étaler de la mousse sur elle…
Le moment le plus gratuit, et le plus vulgaire, d’autant plus que la scène est aussi terriblement longue, mais c’est peut-être le plus intéressant, c’est lorsqu’un des aristos prend des paris sur celui qui va gagner, entre un esclave qui doit rester immobile, et la femme nue qui se frotte contre lui, chargée de le "stimuler".
C’est pour le moins atypique, mais tellement idiot… et malgré l’aspect sensuel, on finit par s’ennuyer.
Dans le film en général, le monteur a de toute façon du mal à couper lors des scènes érotiques, faisant durer trois plombes un même plan tant qu’il comporte une actrice dénudée.

La réalisation est maladroite aussi. On retrouve plusieurs moments-types, vus et revus, mais imités ici en moins bien.
Lors du moment où Isabelle doit rejeter les avances de Diego, elle se laisse embrasser un bon moment avant de le repousser.
Lorsqu’Isabelle et un nouveau prétendant et qu’au cours d’un duel ils sont censés se rapprocher jusqu’à en venir à s’embrasser… c’est vraiment mal amené.
Le plus maladroit doit être cette poursuite hors du bain, avec une femme nue qui poursuit Isabelle avec un couteau, en essayant de maintenir une serviette devant elle. C’est plutôt drôle.
Parmi les moments absurdes comme ça, il y a celui où Isabelle, qui vient d’être violée ou presque, dès lors qu’elle reçoit l’aide d’un chevalier servant, se relève de suite avec son épée et combat ceux qui l’instant d’avant profitaient d’elle.
Evidemment, elle se bat toujours avec la chemise semi-ouverte (cf les nombreuses affiches du film).

Les tentatives d’humour ne sont pas super.
Les duels n’ont rien de bien trépidant.
J’en ai eu assez vite marre d’ "Isabelle duchesse du diable" (et de l’amour !), j’ai skippé to the end au bout de 50mn.
Le film est effectivement trop sage, la violence est soft ou hors-champ, et le sexe n’a pas grand-chose de déviant. Certes le film est érotique, et le sexe fait vendre, mais il ne fait pas un bon film pour autant. Me suis ennuyé quand même.