Ishtar
3.9
Ishtar

Film de Elaine May (1987)

Ishtar a la réputation d'être un film mythique du côté obscur des salles du même acabit, une sorte de graal cinématographique pour masochiste, un peu comme un ancêtre du Jour et la Nuit, mais en comédie hollywoodienne.

Sorti en 1987, ce très gros budget pour l'époque connaître un bide retentissant et universel qui lui assura longtemps cette peu flatteuse réputation. Encore aujourd'hui, sur les rares notes pour ce film, aucune ne dépasse le 3...

J'avais l'impression que j'allais découvrir une bouse innommable avec des acteurs masculins en roue libre, une Adjani à la masse, un scénario stupide, des décors ridicules et une mise en scène à l'avenant...

Et bien, il faut reconnaître qu'il y a de ça.

Et pourtant, j'avoue avoir pris à ce film un réel plaisir qui n'a rien à voir avec un huitième degré plus ou moins snob.

D'abord, c'est une comédie sans prétention qui a l'air d'avoir été réalisée par une bande de potes pour trois francs six sous (Bordel, où sont passés les 55 millions de budget ?) et qui est finalement assez drôle.

Warren et Dustin jouent deux chanteurs-auteurs-compositeurs miteux qui rêvent de show-biz et se retrouvent au Maroc au milieu d'une guerre civile, d'une prophétie à accomplir, de recherches archéologiques, de guerre froide, d'espionnage en tout genre et de divers conflits ethniques.

Présenté comme ça, ça fait un peu peur, c'est sûr, on est plus près d'un film Z à la française que du blockbuster de l'année (quoique, de nos jours, la limite semble devenue ténue...).

Dans le même genre, ce film n'a finalement pas grand chose à envier au Diamant du Nil et autre à la poursuite du diamant vert. Dustin et Warren s'amusent comme des petits fous, j'ai beaucoup ri pendant leurs numéros musicaux, et le film ne se prend jamais au sérieux. Dans le rôle de benêt mal dégrossit à la limite du pucelage et chantant comme une casserole, Warren s'offre un rôle de composition presque courageux et Dustin fait les enchères comme personne...

Alors, oui, c'est sûr qu'on flirte pas mal avec le Z, mais c'est fait de façon touchante et décalée, et moi j'ai trouvé ça très regardable.

Après c'est sûr que je booste un peu ma note pour vous faire davanyage envie, que je suis dans un état d'épuisement tel que j'ai pu laisser passer beaucoup de choses et que je craignais tellement le pire qu'il profite de l'effet bonne surprise, mais quand même, je veux bien être pendu si je m'attendais à lui mettre une bonne note...

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le 4 juil. 2011

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Torpenn

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