La vie est pleine de mystères.


Qu’y a-t-il après la mort ?

Somme-nous seuls l'univers ?

Dieu existe-t-il ? Dans ce cas, pourquoi le malheur ?

Avant le big bang, est-ce que le temps existait ?

Les M&Ms marrons sont-ils moins chimiques que les autres ?

Cyril Hanouna ? Vraiment ?

Comment un film aussi vide a-t-il pu remporter le grand prix à Gérardmer ?


Gérardmer, jusqu'ici, ça restait un gage de bon goût. Un public et un jury fans de films de genre, mais aussi ouverts à des expériences différentes, même sur certains films pas franchement accessibles au très grand public.


Mais sur ce prix, faut qu'on m'explique.

Il y a dû y avoir des trucs. Des concours de circonstances. Genre Pierre Murat de Télérama qui est devenu président du jury. Ou le public habituel qui a laissé sa place à celui du cinéma le Balzac à Paris, avec ses fans hardcore de films d'auteur sur les états d'âme de la poignée de bourgeois parisiens qui s'ennuient dans leurs appartes de 150 m2.


Bref.


It follows, transpirent par toutes ses pores la touche "film de festival de sundance" élevé au grain. Ça tombe bien, j'aime bien.


Trois différences néanmoins avec les Little Miss Sunshine, Juno et autres dizaines de films du genre :


1/ L'affiche est bleue au lieu d’être jaune


2/ C'est sensé être inquiétant
Ou plutôt ça voudrait l'être, en jouant sur l'indicible à la manière des films de David Lynch. Non, ça ne l'est jamais.

Le film utilise aussi à l'occasion du jump scare vulgaire et aussi ce truc qu'on voit partout: un drap s'envole et d'un coup, à un endroit où il ne devrait y avoir rien, il révèle en s'y accrochant qu'un être invisible y est.
Voilà pour le "Ultra-Flippant" vendu par l'affiche.


3/ Il n'y a pas de personnage
C'est là que ça devient impardonnable.


Que It follows soit nul en matière d'angoisse et d'épouvante, ok. Il lui restait encore largement la possibilité d'être un bon film indépendant. Mais à aucun moment il ne l'est.


Revenons rapidement sur ce genre de films indépendants estampillés "sundance". Pourquoi au juste est-ce qu'on a envie d'aller les voir ?
 Pas pour assister à des courses-poursuites d'hélicoptères qui explosent, sinon on serait dans la salle d'à côté, il y a Transformers 7. 
Pas non plus pour la mise en scène. En étant un peu honnête, on le sait, qu'on a très peu de chance de tomber sur une réalisation virtuose, avec des idées de cadrage géniales, des travelings incroyables et découpages audacieux. En général c'est plutôt standard et personne ne s'en plaint.


Non, on y va pour les personnages.

On a envie de découvrir des personnages marqués, profondément humains, pleins de défaut, aux caractères forts, qui réagissent à des situations de vie, échangent, s'engueulent, baisent, trébuchent, progressent, évoluent.
On y va pour vivre des émotions, se projeter, trouver des échos dans notre vécu, en discuter après avec les potes.


Le film suit une bande de lycéens. Dieu sait qu'avec un sujet en or comme ça, il y a du biscuit. Les très bons films sur ce thème, on en trouve plein.


Mais dans It follows, les personnages sont des coquilles vides.
Il y a la blonde, qui par ennui, couche avec un mec qu'elle n'aime pas. Ce mec. La sœur de la blonde. Un de ses amis qui ne pense qu'à la culbuter.
Et comme les personnages se limitent uniquement à leur fonction dans l'histoire, je vous annonce que vous n'en saurez pas plus que ça sur les personnages une fois le film terminé.
Ils ne parlent quasiment pas. Le film meuble son déroulement de longs plans sans paroles, même pas esthétiques. Genre la blonde qui flotte 5 minutes dans sa piscine en regardant le ciel en silence.


Le film est censé être "magnifiquement inventif", parce qu'une entité mystérieuse qui marche leeentement et qui peut changer de visage suit le mec au début du film pour le tuer. Il repasse le danger à la fille en couchant avec elle. TU LA SENS MA GROSSE SYMBOLIQUE SUBTILE SUR LA SEXUALITÉ DES ADOLESCENTS ???

Tous les critiques ont crié au génie en ressortant de la bibliothèque leur exemplaire de "Freud pour les Nuls", aux pages depuis longtemps jaunies.


Le résultat est qu’on est aussi intéressé par ce qui passe. À peu près autant que lorsqu'un pote tient à tout prix à te raconter la fin d'une série que t'as pas envie de voir.


Ce truc aurait dû être un court métrage. Il est malhabile et creux comme un court prétentieux faussement branché.

Au lieu de ça, c'est devenu un long qui finit grand prix de Gérardmer. Incompréhensible.


J'ai voulu quitter la salle avant la fin du film, d'autant que je suis allé seul.

Manque de bol, en début de séance, j'ai fait tomber mon téléphone par terre. Et j'ai eu beau tâtonner par terre dans le noir, impossible de remettre la main dessus. Du coup je me suis retrouvé bloqué, à devoir attendre que la salle se rallume pour pouvoir le retrouver.


J'ai pu en profiter pour réfléchir à quel autre bon film sur le thème j'aurais pu revoir, plutôt que de subir la plus belle escroquerie de ce début d’année.


J'ai penché vers Lary Clark, mais disons plutôt John Hughes.

C'est ça. Les gens, n’allez pas voir It Follows. Matez-vous La Folle Journée de Ferris Bueller. C'est vieux, mais c'est vachement bien.

Riiico
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le 15 févr. 2015

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Riiico

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