It Follows : n’oubliez pas de regarder derrière vous !
It Follows est intéressant pour un film catégorisé « Horreur » car il ne cherche pas à nous perdre avec des explications hasardeuse sur la genèse, le pourquoi ça arrive. Ne vous attendez donc pas à avoir de réponse sur ces questionnements. Par contre, préparez-vous à voir des heures de débat sur la double lecture de cette lente menace : réelle ou imaginaire ?
It Follows : l’horreur de la réalité
Avec It Follows, nous sommes rapidement happés dans un monde d’adolescents remplit de découvertes. Pas que sexuelles. Pour moi, il faut y voir la terreur du processus de croissance, c’est-à-dire, le passage à l’âge adulte. Ces jeunes coupés de tous repères sont en plein malaise face aux possibilités effrayantes que l’avenir, vers lequel ils marchent lentement, va leur offrir. C’est l’inconnu qui approche, doucement mais surement. Puis ils vont prendre les choses en mains, tentés de contrôler la situation en apprenant les règles.
Mais It Follows n’est pas que symbolique. L’horreur est là, bien présente, physique et visuelle. Ce mélange est d’ailleurs assez troublant.
David Robert Mitchell impose efficacement son climat de terreur réelle baignée d’onirisme. On y retrouve beaucoup de références comme Todd Hido, Carpenter ou Coppola fille. L’esthétique y est photographique, poétique et mélancolique… En un mot : magnifique. Les plans, comme son récit, sont lents et alternes panoramiques et effets de zoom pour nous perdre toujours un peu plus entre réalité horrifique et rêve. La sensation est renforcée par la musique oppressante de Disasterpeace. D’ailleurs, la psychose qui envahie les personnages est tellement forte que nous arrivons à rire de certaines situations. Les nerfs lâchent. Mais le répit est toujours de courte durée.
It Follows fou la frousse. Sans gore et sans artifice. Porté par un casting incroyable, il réussit le pari de mélanger film d’horreur et d’auteur. Unique. Une claque cinématographique.