Un film d'épouvante vu récemment, hissé tout de suite dans mon top 2015 (pourtant j'ai vu Divergente 2 hahaha). Je n'en avais jamais entendu parler et c'est peut-être pour ça que la surprise a été bonne, or il a reçu des prix un peu partout et la critique française s'est répandue en dithyrambes.


Le concept est simple : quelqu'un vous suit sans arrêt, en marchant, pour vous tuer. Le seul moyen de s'en débarrasser est de coucher avec quelqu'un d'autre pour lui refiler, mais si cette personne meurt, la malédiction revient sur vous.


Ce film m'a fait hyper peur. Genre j'ai fait 2 (DEUX) cauchemars la nuit suivante, entrecoupés par une phase de recherche d'intrus dans l'appart après un bruit chelou. Ça ne m'était pas arrivé depuis Ring ou Deux Sœurs (il y a une dizaine d'années maintenant). Et ça fait bizarre. Le concept de ce film fait que tout dans l'arrière plan de chaque scène est potentiellement une menace, et pour le coup il n'y a aucun moment nerveusement calme, il n'y a pas de moment où on se dit "ah, c'est une scène de jour" ou "ah, il y a plein de gens", "il ne peut rien se passer". Pour le côté épouvante, j'ai marché à fond. Par ailleurs, les personnages sortent quand même pas mal du cliché horreur/épouvante et le film, à part un final un peu casse-gueule, relève un peu le QI du genre avec pas mal de bonnes idées.


Ensuite, le film est hyper beau, en tout cas inhabituellement beau pour le genre. Tous les plans sont superbes, même quand Machine se baigne dans sa piscine hors sol pourrie ou quand elle s'emmerde avec ses amis sur le perron de sa baraque déglinguée. L'ambiance post-plein emploi / pré-pole emploi des pavillons désaffectés de la banlieue de Detroit, dans lesquels se languissent ces ados, nous donnerait envie de demander à Sofia C. d'aller voir un peu chez les classes moyennes du Michigan si on y est. La bande-son assure aussi, avec un côté indus cheap (et du saxo MIDI).


Le film a soulevé des débats quant à son message, par rapport à l'origine de la malédiction (le sexe) : faut-il le voir comme une banderole puritaine culpabilisante (si tu baises t'as le sida) ; ou un exemple de la culpabilité/peur provoquée par la diabolisation du sexe adolescent par les mêmes puritains ? À mon avis le sexe n'est pas le thème central et les gens se sont un peu trop focalisés là-dessus, pour moi il s'agit juste d'un film sur les peurs adolescentes quelles qu'elles soient, matérialisées ici par ce monstre humanoïde qui est sans arrêt là pour vous rappeler que "han, t'as fait une connerie, hein, ben maintenant la société te jugera jusqu'à ce que tu clamses".


Les idées les plus simples étant souvent les meilleures, une suite est envisagée. Je ne suis pas franchement pour, mais le réalisateur a affirmé avoir laissé de côté des idées qui ne pouvaient pas entrer dans le budget de It Follows. Alors pourquoi pas. Affaire à... * suivre *

innerwatch
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le 5 août 2015

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