Pour moi, un film d'horreur se résume souvent à quelques frayeurs entre potes, sur un canapé, mais surtout pas à un souvenir, et c'est dans cet esprit que j'ai tout d'abord voulu regarder It Follows.
Je ne m'attendais cependant pas à ce qu'il représente avec une telle précision morbide, des cauchemars récurrents que l'on a tous fait un jour : la mort inéluctable, omniprésente, omnipotente, omnisciente.
La créature est une MST, qui traque lentement, sans relâche, sa dernière victime, qui elle-seule est capable de "voir" le monstre. Le réalisateur aurait alors pu tomber dans l'écueil classique des films d'horreur où personne dans l'entourage du héros ne croit à son histoire, le laissant mourir seul, victime de l'incrédulité à toute épreuve des protagonistes secondaires.
It follows brise toutefois ce stéréotype et met en scène une bande d'amis qui restent soudés tout le long du film, bien qu'une seule d'entre eux puisse vraiment voir le cauchemar se mouvoir et la traquer sans relâche. Le problème principal n'est donc pas de convaincre son entourage, mais bien de tout mettre en oeuvre pour fuir, fuir toujours plus loin et plus longtemps pour retarder un évènement qui par essence est inéluctable. Leur malédiction s'apparente à une pièce dont les murs se rapprochent inexorablement, régulièrement repoussés au prix d'efforts démesurés, jusqu'à ce que surviennent la fatigue et la résignation, parfaite métaphore du cours de la vie et du passage à l'âge adulte.
La bande son SUBLIME , terriblement adéquate et les prises de vue esthétiquement remarquables rythment parfaitement le calvaire de ces jeunes gens dont les jours sont comptés.