Pour changer, un film sud-coréen qui parle de meurtres et de vengeance. Soit. Ce n'est pas ça qui allait m'empêcher d'attendre un film réunissant un duo d'acteur ayant déjà bien expérimenté le concept (l'un dans A Bittersweet Life, l'autre dans Old Boy) ; et avec Kim Jee-Won derrière la caméra, l'amateur de ce nouveau cinéma asiatique que je suis pensait y trouver son bonheur.

On passe finalement 2h20 à voir ce qu'on a déjà vu dans d'autres films de tout ce beau casting. Les personnages sont les mêmes : le vengeur de A Bittersweet Life se venge à nouveau, toujours classe, en costard, toujours droit et vif dans ses cascades. Et l'autre - avec peut-être un poil plus de nuance, admettons - rejoue le détraqué mental de Old Boy (notamment dans la dernière scène, qui renvoie à la scène finale du film de Park Chan-Wook).
En gros, si vous avez déjà vu ces deux films, il n'est vraiment pas nécessaire de voir celui-ci.

Plutôt que de proposer une vision nouvelle de la vengeance, de donner des idées fraîches sur la question de la moralité de l'acte (quoique, Park Chan Wook n'a-t-il pas déjà fait le tour ?), le film décide de s'enfoncer dans une noirceur et une violence extrême qui ne trouvent pas toujours sens. Certaines scènes impressionnent pour la vivacité de l'action et le duel des deux protagonistes ; d'autres tombent franchement dans le ridicule, par exemple quand on voit trois types dans une bagnole qui gigotent et des coups de couteaux qui volent de partout (avec une insistance sur le doux bruit délicat de la lame pénétrant la chair - ça va, je crois qu'on a compris).

C'est trop pompeux, au final. La musique en fait des caisses dans les scènes dramatiques, ou bien la petite mélodie pleurnicharde au piano, sinon les violons et tout l'orchestre qui versent tellement dans le pathétique que toute l'émotion de la scène est tuée par une telle exagération.

La mise en scène et la photographie, toujours soignées, toujours inventives dans ce cinéma (Mother sorti l'an passé est un bon exemple), n'a pas l'efficacité escomptée ; quelques beaux plans vite oubliés pour aboutir à une réalisation bâclée. La scène de fin, censée être l'apogée de ce bain de sang, tape dans le vide, sans décharge émotionnelle.
Grosse déception.


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le 11 mars 2011

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