Un bon gros nawak made in Hong Kong qui mélange le film de prison pour femmes (WIP), la comédie potache façon Wong Jing et le film de fantômes, le tout sans pognon mais avec une réelle envie d’amuser, ça vous tente ? C’est ce que propose Jail House Eros, premier film du réalisateur Kenny Ha qui aura œuvré seulement pendant 10 ans à Hong Kong avec des titres tels que Vampire Kids (1991), Dragon From Shaolin (1996) ou encore The Marvelous Cook (2000). Oui, nous sommes d’accord que sa filmographie n’est pas la plus bandante qui soit, mais Jail House Eros, également connu sous le nom de Haunted Jail House (qui reflète bien mieux son intrigue), reste un divertissement sympathique, à défaut d’être un bon film.


Dans Jail House Eros, nous avons tout d’abord deux clans de prisonnières. D’un côté, celui de Amy Yip (Robotrix, Sex & Zen), le clan des gentilles. De l’autre, celui de Chan Git Leng, le clan des méchantes. Elles vont passer leur temps à se chamailler pour tout et n’importe quoi, que ce soit dans le réfectoire, le dortoir ou, bien entendu, les douches. Dans Jail House Eros, nous avons également des fantômes, deux pour être exact. Le premier est celui d’une gardienne de prison plutôt sévère et colérique, qui meurt par accident d’une grosse statue du Dieu de la Guerre qui lui tombe sur le crâne alors qu’elle est en plein escapade sexuelle. Le deuxième, c’est celui d’une jeune prisonnière morte 15 ans plus tôt en essayant de s’évader de ladite prison. Dans Jail House Eros, nous avons aussi un groupe de trois branleurs venus, à la demande du directeur de l’établissement, rénover un vieux bâtiment adjacent au bloc cellulaire, mais qui passent la plupart de leur temps à les espionner, voire les draguer, ou à essayer de caser le directeur avec une croque-mort taoïste vierge. Mais lorsque ces derniers s’improvisent exorcistes pour chasser un des fantômes de la prison, ils déclenchent la fureur de celui de l’ancienne maton. Tous ces petits groupes vont donc se retrouver confrontés à la colère de l’esprit malfaisant qui n’a qu’une seule envie : semer le chaos dans la prison où elle travaillait. Voilà, un bien beau bordel que ce Jail House Eros. On a parfois l’impression d’assister à une succession de scénettes, bien qu’au final, elles s’assemblent correctement pour proposer un divertissement bas du front, clairement pas toujours réussi, mais néanmoins léger et parfois rigolo.


On a l’habitude de ce genre de bobine nawak avec Hong Kong, les années 80 et 90 en sont farcies. On nage en plein cinéma d’exploitation dans cette petite production fauchée, bien foutraque par moment, alignant un casting têtes connues pour qui s’intéresse au cinéma de l’ex-colonie anglaise. Ce casting, à quelques exceptions près, joue n’importe comment. On a vraiment cette impression qu’ils sont là pour s’amuser et cela se ressent à l’écran. A chaque fois qu’il y a Amy Yip, on nous colle de la blague tournant autour de sa généreuse poitrine, à commencer par son nom, Chesty, Chest signifiant « Poitrine ». Mais de manière générale, beaucoup de blagues tournent autour du sexe. De la nudité, il y en a, et tout est prétexte pour nous montrer des boobs ou des plans culotte, aussi bien lors d’une scène de douche que lors des bagarres où les protagonistes semblent plus intéressés par déchirer les vêtements des petites copines que par leur mettre des gnons. Celui vaudra son statut de Cat III au film bien qu’au final, cela reste vraiment très light pour le genre. Nous sommes avant tout ici dans une comédie potache, avec des gags vraiment très bêtes par moments, mais dans une ambiance qui reste malgré tout bon enfant. Le film va vite, ne prend même pas le temps d’expliquer quoi que ce soit (à part comment sont mortes celles qui deviendront des fantômes). On n’a aucune idée de ce qu’ont bien pu faire les prisonnières pour arriver en prison, ni d’où sortent les trois nigauds ; non pas que ce soit ça qui va nous gâcher le film, mais on a vraiment cette impression d’un produit fait à la va-vite.


Jail House Eros est un film d’exploitation comme Hong Kong en a produit plein. Le mélange des genres fonctionne plutôt bien, ça ne vole jamais haut, c’est légèrement sexy, le final est bien nawak, … Bref, même si ce n’est pas très bon, ça se regarde sans aucun souci.


Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com

cherycok
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le 30 mai 2021

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JonathanAsia
5

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C'est pas fou mais suffisamment de plans culottes et de nichons, d'un peu de taoïsme et d'humour cantonnais gras pour faire la blague !

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