Je ne suis pas de ceux qui se réclament hippiphil...hippoph...équitophi...ceux qui aiment bien les chevaux. Et pourtant, du début à la fin du film, à défaut d'être aussi à l'aise sur une selle de cheval qu'Eve Angeli au salon du livre, je me suis senti cavalier comme jamais. La faute à Christian Duguay, fervent spécialiste du biopic, pour ne citer que "Coco Chanel", "Jeanne d'Arc" ou encore "Hitler, la naissance du mal" parmi ses travaux, qui a fourni un travail acharné sur l'histoire de Pierre Durand et de son cheval, le célèbre Jappeloup.

Nous sommes en 1978 à Saint-Savin en Gironde. Le fils Durand qui autrefois glanait les victoires à la pelle en concours de saut d'obstacles, pour la plus grande fierté de son père, a quitté la selle après une mauvaise chute pour embrasser une carrière d'avocat. C'est alors qu'un cheval capricieux du nom de Jappeloup débarque dans les écuries Durand à la recherche d'un cavalier digne de ce nom. Un challenge pour Pierre, prêt à rechausser l'étrier pour les JO, les victoires, et pour son père...

Guillaume Canet: l'acteur qui fait le mieux la gueule au monde. Ce n'est pas une critique, c'est un fait rare. Il a cette espèce d'apnée dans le visage qui véhicule les pensées de son personnage, homme buté qui n'en démord jamais, avide de victoires et de succès. Il compose avec les jeux excellents de Marina Hands et Daniel Auteuil, des dialogues froids mais claquants. Champion d'équitation de son état, le rôle de Pierre Durand sonnait pour lui comme une évidence. L'acteur domine encore plus par sa prestation de cavalier que par son jeu, de fait les plans à cheval n'en sont que plus plaisants, et c'est sûrement ce qui ravira le plus ici.

Le spectateur est tenu en haleine sur deux heures frissonnantes, complètement happé par les séquences de saut d'obstacle. Le spectacle, allié à une BO royale, est d'une beauté rare. La combinaison visuelle et auditive est réussie, on en prend plein les yeux: pour les coups de sabots flanqués sur l'herbe, les travellings à couper le souffle, les foulées majestueuses de Jappeloup, Christian Duguay franchit tous les obstacles sans encombre et signe un parcours qui frôle la perfection jusqu'à la toute fin qui émeut presque aux larmes. Vous les sentez, les frissons dans la crinière ?
Maître-Kangourou
8

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le 24 mars 2013

Modifiée

le 24 mars 2013

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