Eddy - jeune trentenaire inactif esseulé cherche à récupérer un semblant de vie. Quant il se fait agressé à la sortie d'un bar, il entrevoit la possibilité d'un renouveau.
SPOILER
Avec beaucoup d'ambition, Emmanuel Finkiel traite dans ce film d'un sujet les plus complexes qu'il soit : la Fragilité humaine. Peut-être pourrait-on trouver mon analogie incongrue mais pour autant, la touche sociale du film m'évoque irrévocablement celle des frères Dardenne. Un film me vient tout particulièrement à l'esprit : 2 jours une nuit. Eddy et Sandra, tout deux incarnés avec brio par Nicolas Duvauchelle et Marion Cotillon, apparaissent étrangement comme les deux faces d'une même pièce. Ces deux êtres déchus, fatigués de lutter contre le système, font face à leur maladie (alcoolisme pour l'un, dépression pour l'autre) dans l'espoir d'un jour nouveau. Je ne suis pas un salaud et 2 jours une nuit, dont on pourrait volontiers échanger les titres, capturent un entre-deux, cet instant décisif où le temps semble figé, le navire tangue sans que quiconque ne soit capable de répondre à la question que tout le monde se pose : va--t-il couler ? Le spectateur ressent avec plaisir et souffrance la douceur de cette bonace qui précède la tempête alors que le drame se noue. Vient ensuite l'ultime et fatale différence : la capacité du héros à prendre du recul scelle l'issue de ces deux films. Tandis qu'Eddy demeure incarcéré dans la prison de sa pensée, Sandra grâce au chantage odieux de son patron prend conscience de la situation de ses autres collègues et récupère de l'estime d'elle-même en refusant de jouer le mauvais rôle qu'il cherche à lui attribuer.
Campant avec justesse une personnage trouble, le jeu d'acteurs de Nicolas Duvauchelle crève l'écran. Le personnage d'Eddy, profondément bouleversé et enragé face à la médiocrité de sa vie, émeut. Avec l'aide d'un montage efficace, difficile de ne pas éprouver de l'empathie pour ce jeune homme dangereusement malade.
Proposition pour le générique de fin : La psychothérapie ça sauve des vies.